La conférence Shade Med réaffirme le rôle stratégique de la Méditerranée pour la sécurité globale

AGI - Renforcer la coopération multilatérale entre l'UE, l'OTAN et les pays méditerranéens pour la stabilité et la sécurité maritimes dans un contexte géopolitique marqué par les conflits en cours en Ukraine, à Gaza, au Liban et récemment en Syrie, ainsi que par la guerre au Yémen, avec le blocus de la mer Rouge mis en place par le groupe pro-iranien Houthi (Ansar Allah). Tel est l'objectif de la treizième édition de Shade Med 2024 (Shared Awareness and Deconfliction in the Mediterranean), une conférence promue par EuNavFor Med - Irini, la mission aérienne et maritime de l'UE chargée de faire respecter l'embargo sur les armes décrété par l'ONU en Libye, un pays où la Russie a intensifié ses activités sur les bases militaires d'Al Khadim, Brak al Shatti, Al Jufra et Al Qardabiyah dans le but de projeter son influence dans la Méditerranée et en Afrique.

Au cours de la conférence, le contre-amiral Valentino Rinaldi, commandant de l'opération EuNavFor Med - Irini, a affirmé que les événements géopolitiques de l'année passée ont fait de la mer Méditerranée « un nœud stratégique d'une importance cruciale pour l'Europe et le monde ». Selon le contre-amiral, la zone méditerranéenne « reste un carrefour clé entre les continents ». « Avec quatre des neuf points de passage du monde, la Méditerranée est essentielle pour 80 % du trafic maritime mondial et 65 % des flux énergétiques vers l'Europe », a souligné M. Rinaldi. Les câbles sous-marins qui traversent la Méditerranée, a-t-il ajouté, « constituent 16 % du trafic Internet mondial, ce qui confirme la centralité de la région dans le domaine numérique ». M. Rinaldi a ensuite rappelé la nécessité de renforcer la coopération internationale, tout en respectant les règles du droit maritime.

Le contre-amiral Rinaldi a également expliqué que l'opération aérienne et maritime de l'Union européenne EuNavFor Med - Irini « entre à présent dans une phase de révision stratégique afin de continuer à contribuer à la stabilisation de la Libye, d'améliorer la sécurité maritime et de renforcer les valeurs maritimes nationales en mer Méditerranée ». « En tant que commandant de l'opération, je renouvelle ma profonde gratitude à toutes les nations contributrices pour leur soutien en termes de ressources, de personnel et de renseignements, malgré les nouvelles menaces et priorités. Actuellement, 23 États membres de l'UE contribuent activement à la mission », a déclaré le contre-amiral.

Alison Weston, directrice adjointe pour la politique de sécurité et de défense de l'UE, a expliqué lors de la conférence que « la sécurité et la défense sont désormais des priorités stratégiques pour l'Union européenne, elles sont au cœur du nouveau cycle institutionnel et des agendas politiques des sommets européens ». « Avec un nouveau niveau d'ambition, l'Union européenne vise des objectifs plus ambitieux pour ses missions et opérations PSDC (politique de sécurité et de défense commune), une résilience accrue et une coopération plus large avec les partenaires mondiaux », a-t-elle ajouté. Didier Maleterre, commandant adjoint du Commandement maritime de l'OTAN (Marcom), de son côté, a déclaré que le partenariat entre l'OTAN et l'Union européenne « est essentiel pour relever les défis globals dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe ». L'UE, a-t-il dit, « reste un partenaire essentiel et unique pour l'Alliance atlantique, et vice versa ».