AGI - L'Italie et la Tunisie s'apprêtent à donner un nouvel élan à la coopération archéologique. Hier, l'ambassadeur d'Italie à Tunis, Alessandro Prunas, a rencontré une délégation de l'Ecole archéologique italienne de Carthage et des universités de Sassari et de Bologne.
Selon l’ambassade les résultats scientifiques des missions italiennes soutenues par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (Maeci) ont été au centre des discussions. Attilio Mastino, directeur de l'École archéologique italienne de Carthage et ancien recteur de l'Université de Sassari, a précisé que la rencontre avec l'ambassadeur Prunas faisait suite à celles des jours précédents avec le directeur général de l'Institut national du patrimoine, Tarek Bacouche, et avec les représentants de l'Agence pour la valorisation du patrimoine et la promotion culturelle, et confirme les "excellentes relations de coopération".
إلتقى السّفير بروناس وفدا من المدرسة الإيطاليّة لعلم الآثار بقرطاج و جامعتَيْ ساسّاري و بولونيا: تمّ الحديث عن النّتائج العلميّة لمختلف البعثات الإيطاليّة المدعومة من طرف وزارة الخارجيّة والتّعاون الدّولي الإيطاليّة و عن سبل دعم التّعاون في مجال الآثار. pic.twitter.com/n8RkgM0CMX
— Italy in Tunisia (@ItalyinTunisia) October 10, 2024
M. Mastino a expliqué que "l'École archéologique italienne de Carthage est née après l'attentat contre le musée du Bardo en 2015, et au cours de ces dix années, elle a essayé de coordonner toutes les missions italo-tunisiennes, et pas seulement avec celles actives en Afrique du Nord". Nous poursuivons un travail, a-t-il souligné, "qui a commencé dans les années 80 avec les conférences internationales sur l'Afrique romaine" et qui s'est poursuivi "avec les fouilles de l'Université de Sassari à Dougga", dirigées par Mustapha Khanoussi et Mastino lui-même.
Le directeur de l'Ecole archéologique italienne de Carthage a rappelé que "il y a actuellement une vingtaine de fouilles archéologiques italiennes, ou italo-tunisiennes, qui ont contribué à l’activité de coopération, de valorisation des monuments archéologiques, de liaison avec les collègues tunisiens et d'échanges d'informations et de publications qui ont également conduit à la création, sur la colline de Carthage Byrsa, de la bibliothèque Sabatino Moscati, qui commémore un grand maître italien et compte environ 6.000 volumes, tous répertoriés dans le catalogue national des livres du ministère italien de la Culture".
M. Mastino a ensuite souligné l'importance d'un "échange des deux côtés, avec une contribution culturelle de la Tunisie à l'Italie, ainsi que de l'Italie à la Tunisie". Parmi les nombreuses initiatives en cours il y a la revue « Carthage Studies and Research », composée par une série de monographies.
Il nuovo tabularius, addetto all'archivio della città di Karales in età romana (nella foto Giovanna Pietra) pic.twitter.com/snaCVLKnv2
— Attilio Mastino (@ATTILIOMASTINO) December 17, 2020
"Ces derniers jours, nous avons présenté environ 300 stèles de Saturne, trouvées à Thignica (Ain Tounga, Tunisie), et un autre volume avec la réédition des actes de la conférence de Temursuk, sur Pertica, c'est-à-dire le territoire de la Carthage romaine", a expliqué le directeur de l'École archéologique italienne de Carthage. Récemment, M. Mastino a également visité le site de Thuburbo Majus, à une soixantaine de kilomètres de Tunis, et se rendra prochainement sur d'autres sites où travaillent des équipes italo-tunisiennes. "Il s'agit de réaffirmer l'amitié, la solidarité et la volonté de développer les relations tant en Italie qu'en Tunisie, car il ne faut pas oublier que des maîtres comme Mahmoud Fantar ont fouillé à Sulci, dans l'actuelle Sant'Antioco, en Sardaigne", a rappelé Mastino, en soulignant l'importance de l'échange entre les deux pays.