AGI - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé son intention de revoir l'accord de partenariat avec l'Union européenne en 2025, le jugeant dépassé par rapport à la réalité économique et politique du pays.
L'accord, en vigueur depuis 2005, visait à renforcer le dialogue politique et à encourager la coopération économique entre les parties, mais l'Algérie le considère depuis longtemps déséquilibré en faveur de l'Europe. La révision, comme l'a souligné Tebboune lors d'un entretien télévisé, se fera de manière "fluide et amicale" et sans conflits, tout en maintenant l'Union européenne comme partenaire commercial clé de l'Algérie.
La décision de revoir l'accord reflète les changements survenus dans le contexte économique algérien. En 2005, l'économie du pays était fortement dépendante des importations agricoles et sa capacité industrielle était faible. Aujourd'hui, grâce au développement des secteurs productifs, l'Algérie exporte une gamme plus large de biens et juge essentiel d'actualiser les termes de l'accord pour refléter cette nouvelle réalité. Cette étape vise donc à assurer un rééquilibrage économique et à renforcer la position de l'Algérie en tant qu'acteur stratégique en Méditerranée.
Tebboune annonce la révision de l’accord d’association Algérie-UE à partir de 2025 https://t.co/YRpd2g5S89 pic.twitter.com/Qvd4F2acru
— Agence Ecofin (@agenceecofin) October 7, 2024
L'Italie, grâce à ses excellentes relations bilatérales avec l'Algérie, peut jouer un rôle clé en facilitant la renégociation de l'accord de partenariat entre Alger et Bruxelles. Ces dernières années, Rome a montré une attention croissante à la coopération avec l'Algérie dans divers secteurs, de l'énergie à la défense : la récente rencontre entre le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Saïd Chanegriha, et le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, en témoigne. Au cours de la visite, les deux parties ont salué la "grande confiance" et la "compréhension" mutuelle qui leur ont permis d'élever leurs relations au rang de partenariat stratégique mondial, notamment dans le domaine militaire. L'Italie, à travers ces canaux de coopération consolidés, pourrait donc jouer le rôle de médiateur privilégié entre Alger et Bruxelles, aidant à trouver une solution bénéfique aux deux parties. Le gouvernement italien a en effet exprimé sa confiance dans la capacité de construire un partenariat solide et mutuellement bénéfique, non seulement dans le domaine militaire, mais également dans les secteurs économique et énergétique.
Malgré les critiques à l'égard de l'accord de partenariat, l'Union européenne reste le principal partenaire commercial de l'Algérie. En 2023, le volume des échanges commerciaux entre les deux parties a atteint 46,5 milliards de dollars. Pour l’Algérie, revoir l’accord ne signifie pas réduire les relations avec l’Europe, mais plutôt recalibrer les clauses du document pour mieux refléter la dynamique économique actuelle et maximiser les bénéfices pour les deux parties.
L’Algérie a récemment concentré ses efforts sur l'adhésion à la Banque des “Brics” - le groupe de dix pays né sous l’impulsion de Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - dans le but de renforcer la coopération avec les économies émergentes et d'assurer un soutien financier aux projets de développement durable.
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Ce positionnement stratégique suggère que l'Algérie cherche à diversifier ses partenariats, en entretenant des relations solides avec l'Europe et d'autres puissances économiques émergentes. Enfin, un aspect fondamental des relations entre l’Algérie et l’Union européenne, et notamment avec l’Italie, est la coopération énergétique. L'Algérie est l'un des principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Italie, un élément qui renforce encore le lien entre les deux pays. Lors de sa visite en Italie, le général Chanegriha a visité des entreprises de premier plan telles que Leonardo et Fincantieri, témoignant de l'intérêt algérien pour la consolidation des relations également dans le domaine des technologies avancées et de l'industrie militaire.