AGI - Au moins 53.877 personnes ont débarqué illégalement sur les côtes italiennes jusqu’au 30 septembre 2024, soit une baisse de 59,7 % par rapport aux 133.821 arrivées enregistrées au cours de la même période en 2023. Les dernières données confirment donc une forte baisse des arrivées par voie maritime et le dépassement de la Libye par rapport à la Tunisie en tant que principal pays de départ.
En effet, 30.147 migrants sont arrivés en Italie en partant de Libye, soit 55,94 % du total, et 15.931 personnes sont parties de Tunisie, soit 29,57 %. En outre, 2.662 migrants sont arrivés de Turquie et 951 d'Algérie. Une analyse des pays de départ montre que les routes de la Libye ont dominé le paysage migratoire en 2024, mais avec une diminution de 17,81 % par rapport aux 36.680 arrivées au cours de la même période en 2023. Les arrivées en provenance de Tunisie, en revanche, ont chuté de 82,52 %, passant de 91.145 en 2023 à 15.931 en 2024.
From 22 to 28 September 2024, 1,166 migrants were intercepted and returned to Libya.
— IOM Libya (@IOM_Libya) October 1, 2024
IOM Libya's Maritime Update pic.twitter.com/9UX142THc1
Selon les analystes, les départs de la côte libyenne concernaient presque exclusivement la Tripolitaine, la région nord-ouest du pays, tandis que 939 migrants (3,11 % des départs de Libye) sont arrivés en Italie depuis la Cyrénaïque. Il s'agit d'un renversement de tendance par rapport au premier semestre 2023, lorsque davantage de migrants irréguliers étaient partis de l'est du pays - dominé par le général Khalifa Haftar, commandant en chef de l'armée nationale libyenne basée à Benghazi. Il faut toutefois préciser que de nombreuses barges à destination de la Grèce sont parties de la côte de la Cyrénaïque.
Selon les dernières données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 16.466 migrants ont été interceptés et renvoyés en Libye au cours de l'année. Ce nombre comprend 14.481 hommes, 1.134 femmes, 540 enfants et 311 personnes dont le genre n'a pu être déterminé. Le nombre de morts reste élevé : 466 personnes ont perdu la vie et 655 sont portées disparues le long de la dangereuse traversée vers l'Europe depuis la Libye et la Tunisie, soit un total de 1.121 victimes en 2024. Bien que ce chiffre soit inférieur aux 2.498 morts ou disparus enregistrés en 2023, la route de la Méditerranée centrale reste l'une des plus meurtrières au monde pour les migrants.
En ce qui concerne les nationalités des migrants arrivés en Italie au 30 septembre 2024, la majorité d'entre eux viennent du Bangladesh (9.880), de Syrie (8.591), de Tunisie (6.584) et d'Égypte (3.036). Il y a ensuite les migrants de Guinée (2.646), du Pakistan (1.826), d'Érythrée (1.580), du Soudan (1.453), du Mali (1.231) et de Gambie (1.181). Par ailleurs, 11.683 migrants appartiennent à diverses nationalités non spécifiées. Une donnée importante concerne les 5.542 mineurs étrangers non accompagnés débarqués en Italie au 23 septembre 2024, alors qu’on avait enregistré 18.820 en 2023.
3 ottobre, #Giornatamemoriaeaccoglienza, nella quale si ricorda il naufragio al largo di Lampedusa che costò la vita ad almeno 368 migranti,
— Fondazione ISMU (@Fondazione_Ismu) October 1, 2024
ISMU fa presente che nel 2024, secondo dati @UNmigration,finora sono 1.452 i morti e dispersi nel Mediterraneo. https://t.co/kQBTfmobnQ
Entre temps, un nouveau rapport de la Fondation Ismu Ets pour les études multi-ethniques, publié à la veille de la Journée du Souvenir et de l'Hospitalité du 3 octobre, tire à nouveau la sonnette d'alarme en confirmant que la "mer du milieu" est un "cimetière" avec plus de 30 000 morts (depuis 2014) sur cette route maritime, en tentant de réaliser le rêve d'une vie meilleure.
Selon la Fondation, les années les plus meurtrières en termes de gravité des massacres enregistrés ont été au nombre de trois au cours de la dernière décennie : 2014, 2015 et 2016. Selon les projections de l'OIM, l'année en cours, avec au moins 1 452 entre morts et disparus dans la Mer Méditerranée jusqu'à présent, sera l'une des années où le nombre de décès enregistrés sera le plus faible : un peu moins de 2 000 à la fin de décembre, selon les prévisions de l'OIM.