AGI - Le gouvernement italien travaille sur un décret qui puisse réguler au mieux les nouveaux flux migratoires vers l'Italie, afin que les entrées “ainsi dites légales le soient réellement”. La précision vient du sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil des ministres, Alfredo Mantovano, qui cite “un sujet complexe” et reconnaît la nécessité de “quelques affinements et clarifications" afin "d'arriver à un produit qui tienne la route".
S’exprimant en marge du Conseil des ministres qui aurait dû donner son feu vert au décret, Mantovano a expliqué que le texte dont l’examen a commencé aujourd’hui reviendra sur la table du prochain Conseil des ministres, “en espérant que ce soit le dernier”. Selon le sous-secrétaire, le report est dû uniquement à la requête d’une analyse “plus approfondie” relevant d’aspects “qui nécessitent la collaboration de multiples structures". Mantovano affirme à ce sujet que l'exécutif “a toujours été uni sur la question de la lutte à l'immigration irrégulière” et que cette politique a réduit les entrées irrégulières "des deux tiers par rapport à l'année dernière et de près d'un tiers par rapport à 2022".
Bientôt, a précisé le sous-secrétaire, les centres pour migrants en Albanie seront ouverts, après avoir rencontré "plusieurs difficultés de mise en œuvre" dues à la nature du terrain, à divers types de problèmes apparus lors de la construction et à des événements météorologiques défavorables. Mantovano assure qu’ils seront testés "au plus tard d'ici le 10 octobre” pour "être pleinement opérationnels quelques jours après". Tout cela, c’est l’intention du gouvernement, pour “contenir autant que possible le trafic de migrants et les arrivées irrégulières” ainsi que pour combattre le fléau du “caporalato”, l’embrigadement illégal de travailleurs agricoles dans le sud de l’Italie. Concernant le débat sur le “Ius scholae” - un texte de loi qui propose de naturaliser les enfants d’immigrés ayant suivi le cycle d’enseignement obligatoire en Italie -, Mantovano a réitéré que pour son gouvernement ce qui compte c'est que “ceux qui arrivent régulièrement en Italie disposent d'un contrat de travail, travaillent dans des conditions sûres et ne soient pas exploités illégalement”.
L'épineux problème de la gestion des flux migratoires en Italie et en Europe a également été au centre des entretiens qui ont eu lieu aujourd'hui, à Berlin, entre le président de la République italienne, Sergio Mattarella et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. A cette occasion M. Mattarella même a souligné que “nous résoudrons le problème" des flux migratoires illégaux "lorsque nous serons capables d'organiser des entrées régulières et autorisées, arrachant les migrants des mains des trafiquants". Une conviction qu'il a repeté lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la rencontre avec le président Steinmeier.
Revenant à Rome, au cours d'une réunion avec les syndicats sur les nouvelles réglementations en préparation en termes de travail et immigration, Mantovano a dénoncé l’existence “d’une série d’anomalies” qui rendent “plausible” l'hypothèse d'infiltrations par le crime organisé dans la gestion des candidatures des migrants. Les demandes provenant d'entreprises situées dans certains territoires (en particulier la Campanie) visant à faire entrer en Italie des travailleurs étrangers, a-t-il précisé, “dépassent manifestement la capacité d'absorption du tissu entrepreneurial des territoires eux-mêmes”. En outre, a-t-il ajouté, "de nombreux étrangers qui viennent travailler dans ces territoires ne stipulent aucun contrat de travail régulier (toujours en Campanie, moins de trois pour cent)".
Il s'agit d'un problème présent “dans différentes proportions dans presque toutes les régions italiennes", a poursuivi Mantovano, expliquant que selon le gouvernement on assiste à un détournement des règles pour permettre l’accès en Italie, par une voie formellement légale et contre le paiement de sommes d'argent. Un phénomène confirmé, selon Mantovano, par des enquêtes en cours.