AGI - L’actualité nous confirme quotidiennement que la Méditerranée et ses rivages demeurent un espace d'enjeux et d'opportunités cruciaux. De nos jours, la mer Méditerranée borde 21 pays sur trois continents et occupe ainsi une position géopolitique essentielle entre l’Europe (12 pays), l’Afrique (5 pays) et l’Asie proche orientale (4 pays). C'est le coeur du discours de la première Ministre italienne Giorgia Meloni, transmis en liaison vidéo lors de la deuxième édition du Sea Resources Forum 2024.
En s'addressant au public rassemblé à Palerme, Meloni a aussi souligné que l’Italie est une nation à la fois continentale et maritime, et de la mer viennent ses opportunités de développement et de croissance. La tête de notre pays “est un morceau d'Europe centrale, tandis que nos pieds sont immergés dans la mer Méditerranée", a ajouté Meloni, observant que cela “fait de nous un pont naturel entre le nord et le sud de l'Europe, entre l'Europe dans son complexe, l'Afrique et du Moyen-Orient".
Meloni a rappelé que la mer Méditerranée "est depuis des millénaires au cœur des échanges culturels et commerciaux mondiaux" et aujourd'hui est “à nouveau centrale, un espace de connexion entre l'Atlantique et l'Indo-Pacifique, en passant par le golfe Persique et le canal de Suez”. Pour la Première ministre, il s'agit d’un “énorme avantage dont nous n'avons pas toujours été conscients et dont nous devons savoir tirer le meilleur parti”.
Dans ce même cadre, Meloni a de son côté proposé d’axer la réflexion sur les opportunités venant de la mer Méditerranée. L’Italie peut devenir "la plaque tournante stratégique des flux énergétiques entre la Méditerranée, l'Afrique et l'Europe", a-t-elle dit, assurant que le gouvernement travaille dans cette direction également dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique, dont un des piliers repose sur le secteur énergétique. Meloni souhaite développer des projets de connexions stratégiques allant “de l'interconnexion électrique Elmed entre l'Italie et la Tunisie (un projet déjà approuvé et cofinancé par la Banque mondiale pour construire une ligne électrique de plus de 200 kilomètres entre la centrale de Partanna en Sicile et la centrale tunisienne de Mlaabi),au Corridor Sud H2, pour le transport de l'hydrogène de l'Afrique du Nord vers l'Europe”.
L'économie maritime "nous donne déjà de grandes satisfactions", a assuré la Première ministre : en 2022, la contribution au Pib du secteur s'élevait à 180 milliards d’euros, toutefois Meloni exhorte à “faire de mieux en mieux”, unissant les efforts et travaillant “de manière stratégique”. L'Italie, a-t-elle ajouté, "entend jouer un rôle de premier plan dans la course au monde sous-marin". "S'il est vrai que la Méditerranée est revenue au centre du monde et que nous sommes au centre de la Méditerranée, alors l'Italie a une possibilité extraordinaire : redevenir tout à fait centrale et protagoniste de la dynamique mondiale", a conclu la cheffe du gouvernement italien. L’exécutif a approuvé la création d’un pôle national axé sur les projets sous-marins et va présenter prochainement un projet de loi visant à réglementer le secteur maritime.