AGI - L'agence de notation financière internationale Fitch Ratings, a relevé la note de défaut émetteur (IDR) à long terme en devises étrangères de la Tunisie à "CCC +" ("du "CCC -" que le Pays avait auparavant). Une decision qui reflète la confiance croissante dans les capacités du gouvernement et dans les politiques entreprises par le président Kais Saied, candidat à un second mandat aux élections du 6 octobre.
FITCH UPGRADES TUNISIA TO 'CCC+'
— Carthage Magazine (@CarthageMagTN) September 16, 2024
Fitch Ratings has upgraded Tunisia's Long-Term Foreign-Currency Issuer Default Rating (IDR) to 'CCC+', from 'CCC-'.
Fitch typically does not assign Outlooks to issuers with a rating of 'CCC+' or below. pic.twitter.com/6Rf2zdFn1w
"Nous prévoyons que le président en exercice soit réélu et que sa politique se poursuive. La gouvernance est un point fort", ont expliqué les experts de Fitch Ratings. Selon l’agence basée à New York, la révision de l’évaluation de la Tunisie relève d’un “renforcement de sa position extérieure, qui lui permet de maintenir ses réserves internationales à un niveau suffisant pour faire face aux paiements extérieurs courants et aux obligations de la dette". Cette situation, précise Fitch Ratings, est toutefois compensée par des besoins financiers élevés, par un accès limité aux financements externes, des incertitudes quant à la capacité et à la volonté du secteur bancaire d'assumer des volumes importants de dette interne et par un bilan qui reste vulnérable aux chocs extérieurs".
La Tunisie dispose d'une euro-obligation d'un milliard de dollars arrivant à échéance en janvier 2025 et d'une obligation de 700 millions d'euros arrivant à échéance en juillet 2026. Selon Fitch, la capacité du pays nord-africain à honorer ses obligations en matière de dette extérieure 2024-2025 s'est améliorée, avec un taux d'intérêt actuel plus faible. Le déficit de la balance comptable renforce ainsi les réserves internationales au-delà des attentes. "Nous prévoyons que les réserves resteront supérieures à trois mois de paiements extérieurs courants jusqu'en 2026. Cela devrait permettre à la Tunisie de continuer à assurer le service de sa dette extérieure, soutenue par des flux de financement extérieurs continus", a expliqué Fitch Ratings.
Concernant la dette publique, les experts de l'agence internationale estiment qu'elle continuera à se maintenir au-dessus de 80 pour cent : 83,4 pour cent en 2024, 82,2 pour cent en 2025 et 80,8 pour cent en 2026 (en 2023 elle était de 83,9 pour cent). “La trajectoire de la dette est très sensible à la dépréciation de la monnaie et aux chocs budgétaires dans un environnement de forte vulnérabilité à la volatilité des prix internationaux des matières premières”, poursuit l’agence, pour qui “une gestion et une réglementation strictes du marché des changes et des réserves internationales résilientes ont maintenu le taux de change stable en 2022-2024”. Cette stabilité devrait se poursuivre, mais des risques pourraient résulter de la diminution du financement extérieur et du financement monétaire du déficit.
Concernant l’élection présidentielle tunisienne qui aura lieu le 6 octobre, pour Fitch Ratings il y a “une faible probabilité” que des tensions sociales ou des troubles éclatent en vue du vote. A ce jour, trois candidats sont en lice pour le poste de chef de l'Etat : au président sortant Kais Saied - que Fitch voit comme probable gagnant - s’ajoutent l’ex député et actuel secrétaire général du Mouvement populaire Zuhair Maghzaoui, et Ayachi Zammel. Ingénieur chimiste et fondateur du mouvement Azmoun, ce dernier est actuellement détenu avec plusieurs chefs d’accusation à sa charge.