Le Président azerbaïdjanais Aliyev en Italie : à la une les enjeux énergétiques et géopolitiques

AGI - Avec un pied à la fois en Asie et en Europe, l'Azerbaïdjan, pays riche de ressources naturelles et stratégiquement situé entre les régions euro-méditerranéenne et caucasienne, se confirme comme un partenaire stratégiquement crucial pour l'Italie. La tournée diplomatique du chef d'État azerbaïdjanais à Rome s'achève en effet sur le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, de plus en plus unis par des importants échanges commerciaux et par des défis communs.

L'agenda institutionnel du Président de la République d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev - arrivé dans la Capital fort de la confirmation de son parti, le Nouvel Azerbaïdjan, aux élections législatives anticipées au 1er septembre - a commencé au Palais du Quirinal où il a été accueilli par la garde présidentielle et par le chef de l'État italien, Sergio Mattarella, avec tous les honneurs. Après un déjeuner de travail dans ce somptueux palais, auquel a également participé le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Antonio Tajani, le Président Aliyev s’est rendu au Palazzo Chigi pour une réunion avec la Première ministre Giorgia Meloni. Une rencontre qui "a permis de discuter en profondeur les principaux sujets à l'ordre du jour international et de vérifier les synergies communes au sein du plan Mattei" pour l'Afrique, a souligné un communiqué du gouvernement.

De nombreux sujets étaient à l'ordre du jour, étant donné que l'Azerbaïdjan et l'Italie entretiennent depuis longtemps des relations très fortes : L'Italie est le principal partenaire commercial de l'Azerbaïdjan et l'Azerbaïdjan est le principal partenaire commercial de l'Italie dans la région du Caucase du Sud. Par ailleurs, la Table Ronde "Italie-Azerbaïdjan" - une initiative de Confindustria, la principale organisation représentative des entreprises italienne, en collaboration avec l'Ambassade d'Azerbaïdjan à Roma - en a fourni une preuve.

L'évent a été conçu afin d'explorer les nouvelles opportunités de coopération économique et industrielle dans des domaines des infrastructures, des transports ainsi que dans le domaine de l'industrie agro-alimentaire, du chimique, du pharmaceutique et des machines. Il a vu la participation des représentants des grands groupes industriels du pays, et celle des délégations ministérielles au plus haut niveau.

Avec Mikayil Jabbarov, ministre de l'économie d'Azerbaïdjan, est intervenu à la Table Ronde le ministre du "Made in Italy", Adolfo Urso ainsi qu'une soixantaine d'entreprises et d'associations des deux pays, également intéressées par le développement des nouveaux partenariats et des projets de collaborations.

A savoir, les échanges commerciaux entre l'Italie et l'Azerbaïdjan ont doublé en cinq ans, atteignant 12 milliards d'euros, principalement grâce à l'impulsion des importations d'énergie et à la décision italienne, suite à la guerre en Ukraine, de changer ses marchés d'approvisionnement énergétique.

La collaboration entre l'Italie et l'Azerbaïdjan dans le domaine de l'énergie, en particulier, "est fondamentale, à commencer par le projet de doublement de la capacité du Tap (Trans-Adriatic Pipeline), une infrastructure stratégique pour la sécurité énergétique de notre pays", a notamment souligné Aurelio Regina, délégué du président de la Confindustria pour l'énergie. A son avis, en fait, "la Cop 29 qui se tiendra à Bakou, en novembre, sera un rendez-vous clé pour soutenir ensemble les politiques industrielles de décarbonisation, basées sur la compétitivité, la neutralité technologique, la durabilité de la voie de transition, la coopération industrielle et les partenariats publics-privé".

Le pays du Caucase joue un rôle stratégique dans l'approvisionnement de l'Italie en pétrole et en gaz. Le lancement du Trans-Adriatic Pipeline (TAP), l'infrastructure qui permet le transport du gaz naturel du gisement azerbaïdjanais Shah Deniz II jusqu'aux côtes des Pouilles, a davantage renforcé l’importance des liens énergétiques entre Rome et Bakou, vu que la diversification des approvisionnements en hydrocarbures s'est rendue nécessaire après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

La journée s'est terminée avec une cérémonie d'échange des documents signés entre l'Azerbaïdjan et l'Italie : un mémorandum d’entente dans le domaine de la sécurité énergétique, des biocarburants et des biomatières, entre le ministère de l'Agriculture d'Azerbaïdjan, la société pétrolière nationale SOCAR et la société italienne Eni a été signé par le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Djeyhoun Baïramov et le PDG d’Eni S.P.A Claudio Descalzi.