AGI - Les dossiers de politique étrangère, selon les initiés, occuperont beaucoup de place dans l'agenda de la rentrée de la Première ministre, Giorgia Meloni. Après un mois d'août marqué par les vacances en famille dans les Pouilles et quelques accrochages au sein de la majorité, la cheffe du gouvernement italien va avoir un agenda riche en rendez-vous et en défis délicats.
Cela est vrai sur le plan intérieur, avec la loi de finances en première ligne, mais surtout sur le plan international : ce mercredi, Meloni va recevoir au Palazzo Chigi le président de la Chambre des représentants des États-Unis, le Speaker républicain Mike Johnson, qui a consacré à l’Italie la première visite à l'étranger depuis sa prise de fonction, en octobre dernier. Quelques jours après, du 5 au 7 septembre, Johnson va participer à la réunion du G7 des présidents des parlements, prévue à Vérone.
L'assemblée annuelle réunit les présidents des chambres du Canada, de la France, de l'Allemagne, du Japon, de l'Italie, du Royaume-Uni, des États-Unis ainsi que la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, réélue à la tête de l'hémicycle le 16 juillet denier. Un événement de grande importance internationale qui se concentrera sur trois grands domaines d'intérêt : la sécurité et le développement, avec les nouveaux équilibres géopolitiques et l'accès aux ressources stratégiques ; l'Afrique et la Méditerranée, face aux défis communs de stabilité et de croissance ; l’Intelligence artificielle, la cybersécurité et la protection des intérêts nationaux avec le rôle joué par les Parlements dans la transition numérique.
Jeudi 5 septembre, en début d'après-midi, Meloni recevra au Palais Chigi le Président de la République d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev.
Le chef d’Etat va atterrir à Rome fort de la confirmation de son parti (le Nouvel Azerbaïdjan) aux élections législatives anticipées organisées dans le pays le 1er septembre, avec une majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale à Bakou.
L'Azerbaïdjan et l'Italie entretiennent des relations très fortes et de longue date, et les échanges économiques et commerciaux connaissent une phase d'expansion. Ce pays du Caucase joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement en pétrole et en gaz de l’Italie. Le lancement du gazoduc transadriatique (TAP), dernier segment de l'infrastructure permettant le transport du gaz naturel du champ azerbaïdjanais de Shah Deniz II, jusqu'aux côtes des Pouilles, a encore accru l'importance des liens énergétiques entre Rome et Bakou, dans une démarche de diversification des approvisionnements en hydrocarbures devenue nécessaire après l'invasion russe de l'Ukraine.
Une augmentation des approvisionnements en pétrole azerbaïdjanais vers l’Italie est également souhaitable, suite au dernier blocus des champs libyens. Selon les données de l'Union de l'énergie pour la mobilité (Unem), la Libye est redevenue le principal fournisseur de pétrole brut de l'Italie.
Au premier trimestre 2024, sur un total d'environ 14,5 millions de tonnes de pétrole brut importé (-3,3 pour cent par rapport à l'année précédente), dont 38,5 % provenaient d'Afrique, la Libye était à elle seule en tête : couvrant 21 % des importations italiennes, Tripoli a dépassé le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan (15 pour cent chacun).
Les récentes fermetures d'usines en Libye, déclenchées par la décision du gouvernement de Tripoli de remplacer le puissant gouverneur de la Banque centrale, Sadiq Al Kabir, ont cependant provoqué une baisse de 63 pour cent de la production, d'approximativement 1,2 million de barils par mois. Selon un communiqué publié (puis supprimé) sur Facebook par la National Oil Corporation (Noc) - la compagnie pétrolière nationale libyenne -, la production est passée de 985 000 barils par jour le 26 août à 783 000 barils le 27 août, ensuite à 591 000 barils le 28 août. Les estimations les plus récentes de “Bloomberg” indiquent une production actuelle de seulement 450 000 barils.