AGI - L'Italie utilisera son pouvoir de persuasion diplomatique pour faire comprendre à tous ses partenaires européens à quel point le sort de l'Union dépend de l'autre rive de la Méditerranée. C'est l'engagement pris par le Soft Power Club de Venise, le groupe qui réunit des personnalités du monde des institutions internationales, de la culture, de la science et des affaires dans le but de promouvoir une vision contemporaine du pouvoir diplomatique de la persuasion et son rôle dans le dialogue entre les nations.
Lors de la cinquième Conférence du groupe organisée par le Soft Power Club et par trois ministères, l'exécutif dirigé par la Première ministre Giorgia Meloni a tenu à souligner que l'Italie considère l'Afrique comme le continent de l'avenir et que sa nouvelle approche aux relations avec le continent - fondée sur une coopération équilibrée et sur le développement mutuel - est au cœur du Plan Mattei pour l'Afrique
“Notre gouvernement - a déclaré le ministre de l'Environnement et de la Sécurité Énergétique, Gilberto Pichetto Fratin - veut inverser la tendance et changer de perspective historique : avec nos voisins de la rive sud de la Méditerranée, nous voulons construire une relation d'égalité et non de prédation, une relation entre amis". Dans la Méditerranée, l'Italie joue “un rôle crucial pour diverses raisons, à commencer par sa position géographique stratégique : notre pays est situé au centre de la Méditerranée et constitue un pont entre l'Europe et l'Afrique, un élément essentiel pour les voies d’approvisionnement en énergie”, a-t-il poursuivi.
Le plan Mattei sera également décisif sur ce point, car “nous visons à accroître l'énergie de l'Afrique vers l'Europe, en soutenant le développement énergétique de l'Afrique et en diversifiant les sources d'approvisionnement européennes”.
Un autre aspect fondamental est la diffusion des sources d'énergie renouvelables en Afrique du Nord, ce qui représente pour le ministre "une contribution essentielle à la transition énergétique". L'objectif - a-t-il dit - est d'encourager "un renforcement de la sécurité énergétique sur les deux rives de la Méditerranée", en gardant à l'esprit l'importance de l'hydrogène qui "peut nous permettre de faire ce saut vers la décarbonation que nous souhaitons tous, à partir des pays du G7".
Il patrimonio culturale incarna l’identità nazionale e rappresenta il miglior strumento di promozione dell’immagine dell’Italia nel mondo.
— Gennaro Sangiuliano (@g_sangiuliano) August 28, 2024
Il mio intervento al #SoftPowerClub di Venezia. pic.twitter.com/6GKnN1qnjd
Adolfo Urso, titulaire du ministère du Made in Italy, dans le droit fils des déclarations du ministre Picheto, a évoqué l'importance des relations diplomatiques e du soft power avec les pays impliqués dans le Plan Mattei. “L'Italie - a affirmé - est un pays à vocation de soft power : la beauté, la richesse culturelle, la créativité, la position géographique de notre pays dans la Méditerranée, un carrefour de peuples, sont autant de facteurs qui nous conduisent naturellement à investir dans ce type de relation avec d'autres États".
"Nous voulons dialoguer, échanger et construire ensemble avec l'Afrique”, a insisté le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano dans son intervention à Venise. Le soft power se nourrit avant tout de culture et se réalise dans le dialogue entre les cultures, a rappelé le ministre, "à condition d'avoir conscience de sa propre identité". Et c'est le cas de l'Italie, "ce qui explique - a continué M. Sangiuliano - pourquoi on parvient à éviter une approche prédatrice et, au contraire, à ouvrir, un dialogue constructif avec l'Afrique".
Comment le soft power et la diplomatie culturelle de l'Italie se concrétisent-ils ?
Parmi les nombreux exemples cités, figure le récent effort italien pour redonner vie au Taureau de Nimrud, ancien monument de la Mésopotamie détruit en 2015, près de Mossoul (Irak) par l'Isis. L'Italie, avec l'association Incontro di Civiltà de Francesco Rutelli , fondateur et Président du Soft Power Club, a été en première ligne pour la reproduction de l'œuvre, qui a d'abord été exposée à Rome puis placée à Bassorah, devenant ainsi un signe tangible de la capacité de notre pays à rendre au monde une œuvre qui avait été réduite à un amas de débris.