AGI - "Être italien, européen ou patriote n'est pas lié aux sept générations précédentes, mais au concept d'être ce que l'on est". C'est un passage tant attendu qu' obbligé du discours que le responsable de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, a consacré aujourd'hui au vif débat sur l'acquisition de la nationalité. Une question que, dans la Botte, est retournée à la une après les performances des athlètes compatriotes, nés de parents étrangers, aux JO de Paris.
Depuis toujours, en effet, c'est principalement le droit du sang qui permet d'obtenir la nationalité italienne. "Mais les temps ce sont bien changés et la réalité des choses a changé aussi", a insisté M. Tajani tout en relançant la proposition de son parti, Forza Italia, pour reviser les règles de la citoyenneté à la lumière du "ius scholae", c'est-à-dire à la possibilité d'accorder la citoyenneté aux mineurs étrangers nés en Italie et ayant suivi ici leur cursus d'études obligatoires.
En ce qui concerne le "ius scholae" - a poursuivi le ministre - "nous devons aller de l'avant parce que c'est la réalité que l'impose" et "nous devons réfléchir à ce que sont les Italiens aujourd'hui". On est italien "non pas à cause de la couleur de sa peau, mais puisqu'on partage les valeurs européennes : que vos parents soient nés à Kiev, à La Paz ou à Dakar, c'est exactement la même chose ", a ajouté M. Tajani, affirmant que c'est le monde est "ainsi fait" et que "être italien, européen ou patriote n'est pas lié à sept générations précédentes mais au concept d'être ce que l'on est".
Tajani: "Sì allo ius scholae. Svegliamoci, l'Italia è cambiata" https://t.co/PXJBsk1Bvg
— Sky tg24 (@SkyTG24) August 21, 2024
Le discours du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien, aujourd'hui au Meeting pour l'Amitié des Peuples de Rimini, a toutefois été centrée sur l'approche de l'Italie à l'égard de l'Afrique et sur le rôle que l'Europe devrait jouer pour plus compter dans le monde. Tels étaient les thèmes soulevés lors d'une discussion sur "Les Chemins pour la paix", dans le cadre du Meeting, entre M. Tajani et le président de l'Académie pontificale pour la vie, Monseigneur Vincenzo Paglia.
Le ministre a aussi souligné que la coopération internationale est un instrument fondamental de la politique étrangère de l'Italie et que ce n'est pas un hasard si "quand nous parlons de l'Afrique, tous les États regardent l'Italie avec beaucoup d'attention". "Nous sommes souvent parmi les Européens les plus bien voulus car nous n'avons jamais eu une mentalité néocoloniale". Les projets de coopération italienne, a laissé comprendre M. Tajani, visent plutôt à promouvoir la croissance du continent africain, en réalisant des partenariats équitables, et non pas de l'exploitation ses ressources.
Dans son discours, Mgr. Paglia a salué positivement l'initiative du gouvernement à l'égard du continent : « Avec le plan Mattei en Afrique, nous avons eu une intuition extraordinaire : il faut accélérer », a déclaré l'ecclésiastique.