(AGI) - Pour éviter le risque d'un conflit à grande échelle au Liban, "la Chine peut être un interlocuteur très important" notamment si, en accord avec la communauté internationale, elle fera passer des "messages de modération". C'est ce qu'a déclaré la Première ministre italienne Giorgia Meloni lors d'une conférence de presse à Pékin, où elle a été reçue hier par le président chinois Xi Jinping.
Les deux dirigeants ont discuté surtout des risques d'une nouvelle montée du conflit au Moyen-Orient, selon un communiqué publié par le Palais Chigi à l'issue de la rencontre. Le 27 juillet, alors que Meloni atterrissait à Pékin, une roquette en provenance du Liban s'est abattue sur un terrain de football dans le Golan contrôlé par Israël, faisant 12 morts, tous des mineurs. L'État hébreu a attribué l'attaque au mouvement chiite libanais Hezbollah, qui continue toutefois de nier toute responsabilité, et menace une riposte qui risque d'ouvrir un nouveau front de guerre au Moyen-Orient, après celui de la bande de Gaza.
"Je suis très inquiète pour ce qui se passe au Liban, pour le risque d'une escalade régionale alors qu'il semblait y avoir une lueur d'espoir", a déclaré Mme Meloni avant de repartir pour Shanghai, deuxième et dernière étape de sa visite en Chine.
"Chaque fois que la possibilité d'un cessez-le-feu paraît s’approcher, quelque chose se produit ... Cela signifie qu'il y a plusieurs acteurs régionaux qui visent l'escalade et qui cherchent toujours à forcer Israël à réagir", a constaté le chef du gouvernement italien, en soulignant que "je dis cela aussi pour exhorter Israël à ne pas tomber dans ce piège".
Mme Meloni a également indiqué qu'elle était en contact avec le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, ainsi qu'avec les dirigeants des pays alliés. À ce stade, a-t-elle souligné, "nous devons continuer de faire passer des messages de modération et la Chine peut certainement être un interlocuteur très important", en tenant compte de ses relations solides qu'elle a avec Téhéran et avec Riyad. "Dans le cadre de la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, la Chine est un interlocuteur très important", a-t-elle insisté.
Il mio intervento per l'inaugurazione della mostra "Il Milione di Marco Polo e la sua eredità fra Oriente e Occidente" a Pechino pic.twitter.com/K82TazFAXv
— Giorgia Meloni (@GiorgiaMeloni) July 29, 2024
Pékin ne s’est pas encore exprimée officiellement suite à l'appel de Giorgia Meloni mais, entre-temps, Rome continue d'agir pour apaiser les tensions dans la région, où elle dispose d'un contingent de plus d'un millier de militaires encadrés dans la mission des Nations Unies au Sud-Liban, la FINUL.
Ho parlato con Ministri @Israel_katz e Bou Habib per evitare una nuova guerra. Interrompere spirale violenza è possibile.
— Antonio Tajani (@Antonio_Tajani) July 29, 2024
Governo è impegnato per pace e stabilità, anche attraverso contingente @UNIFIL_ per il quale ho chiesto protezione. Rispetto ris. 1701 è cruciale. pic.twitter.com/IgObxMTp2E
Hier, le ministre Tajani a eu des entretiens par téléphone avec ses collègues, l'israélien Katz, et le libanais, Bou Habib. Il a réitéré "la demande italienne d'un cessez-le-feu immédiat et d'une désescalade dans toute la région. La poursuite et l'extension du conflit ne sont dans l'intérêt de personne", a communiqué le chef de la diplomatie italienne sur les réseaux sociaux, en répétant que “l'Italie soutient sans réserve toute initiative de médiation susceptible de favoriser le dialogue entre les parties”. "L'engagement de l'Italie pour la paix et la stabilité dans la région continue: préserver la stabilité du Liban est fondamental", a souligné M. Tajani.