(AGI) - L'Italie continuera à soutenir les projets d'énergies renouvelables en Tunisie et "s'engagera à en mettre en œuvre de nouveaux dans la période à venir". C'est ce qu'a déclaré le Conseiller Lorenzo Ortona, chef de la délégation de la structure de mission du Plan Mattei, après avoir rencontré avec les représentants des sociétés italiennes Eni et Enel Green Power, la ministre tunisienne de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, Fatma Thabet Chiboub, et le secrétaire d'Etat, Mongi Chouchane.
Piano Mattei: una delegazione italiana (presenti @Eni ed @EnelGroupIT ) in Tunisia per discutere di un progetto di produzione di #idrogeno verde#hydrogen #renewableshttps://t.co/6F296ZDZQs pic.twitter.com/Dl44N3TCj6
— Hydronews (@Hydronews2) July 23, 2024
Selon un communiqué de Tunis, lors de la réunion, les perspectives de coopération conjointe entre les deux parties ont été évoquées, notamment dans le secteur des énergies renouvelables, de l'hydrogène vert et ses dérivés, ainsi que le renforcement du partenariat avec les institutions italiennes afin de bénéficier de leur expérience dans le secteur. L'ambassadeur d'Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, était également présent à la réunion.
Pour sa part, la ministre Chiboub a souligné l'importance de promouvoir la production d'énergie renouvelable et la production d'hydrogène vert pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'évoluer vers une économie verte et à faibles émissions de carbone. Dans son intervention, elle a par ailleurs mis en avant les avantages offerts aux investisseurs étrangers par la Tunisie, pays leader dans le secteur des énergies renouvelables.
L’objectif de la réunion était de mettre à jour les possibilités de coopération dans le développement conjoint d'un projet pilote de production d'hydrogène renouvelable en Tunisie, dans le cadre du Plan Mattei et d’une perspective d’intégration énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe.
L’initiative, qui propose de faire de l’Italie une plaque tournante des besoins énergétiques européens, vise à assurer le plein développement de la chaîne d'approvisionnement de l'hydrogène vert en Tunisie, en vérifiant les conditions techniques et en accélérant le développement du cadre réglementaire. L'initiative prévoit l'implication directe des entreprises et opérateurs tunisiens dans le développement et la mise en œuvre du projet, garantissant ainsi le transfert de compétences et ouvrant à la collaboration entre centres de recherche et universités italiennes et tunisiennes. Premier pays pilote à tester le Plan Mattei, la Tunisie est considérée prioritaire par l’Italie non seulement dans le domaine de l'énergie mais aussi dans le secteur agricole et dans la gestion des flux migratoires.
Selon les dernières données publiées par le ministère tunisien de l'Industrie, des Mines et de l'Énergie, en mai 2024 la production d'électricité à partir d’énergies renouvelables s'est élevée à 5,7 pour cent, un chiffre en légère augmentation par rapport au mois d’avril (5,5 pour cent). Le sous-secrétaire au ministère chargé de la transition énergétique, Wael Chauchen, avait précédemment déclaré que "la Tunisie ambitionne de produire 8,3 millions de tonnes d'hydrogène vert d'ici 2050 et de créer environ 430 mille emplois".
Selon le représentant du gouvernement tunisien, "la position stratégique de la Tunisie dans la région et notamment sa proximité avec l'Europe l'aideront à jouer un rôle important pour encourager la production et l'exportation d'hydrogène vert". Cette production a également attiré l'attention de la société française TotalEnergies et d’autres pays grâce au projet d'interconnexion énergétique Elmed, qui prévoit la construction d'un câble sous-marin de plus de 240 kilomètres entre la centrale électrique de Partanna (Trapani) et le Péninsule du Cap Bon.
Les travaux, d'une valeur totale de 840 millions d'euros, sont réalisés par l’italienne Terna et la tunisienne Steg. Une fois les travaux terminés, l'infrastructure garantira un courant continu de 600 mégawatts entre les deux rives de la Méditerranée. À l’avenir, les infrastructures permettront d’une part à la Tunisie d’exporter de l’énergie “propre” vers l’Europe ; de l’autre, elles deviendront une source d’approvisionnement pour toute la région de l’Afrique du Nord, faisant ainsi de la Tunisie un hub énergétique.