(AGI) - Le gouvernement italien considère que c'est le "bon moment" pour créer des partenariats technologiques et industriels avec des entreprises chinoises, qui seront notamment à la base des futures "plateformes de production" dans le domaine de la mobilité verte et électrique. Néanmoins, Pékin reste un "rival en Afrique", où l'Italie avec son "Plan Mattei" canalisera ses ressources, celles de l'Ue et du G7 vers des projets concrets pour stimuler la croissance du continent.
Tel est le message adressé aux médias par le ministre de l'Entreprise et du "Made in Italy", Adolfo Urso, lors de son premier jour de mission officielle à Pékin.
Ho visto in questi anni la nostra comunità imprenditoriale crescere in #Cina: un paese importante strategicamente, imprescindibile per chiunque voglia operare nel mercato globale.
— Adolfo Urso (@adolfo_urso) July 4, 2024
Il nostro Governo oggi ha una visione strategica di come possano crescere i rapporti tra #Italia e… pic.twitter.com/8JJLMoM8bI
Adolfo Urso s'est exprimé lors d'une rencontre avec des journalistes à Pékin, où il restera pour une mission de deux jours, précédant la visite de la Première Ministre, Giorgia Meloni, fin juillet. Dans les prochains mois, le Président de la République, Sergio Mattarella, sera également en visite en Chine pour célébrer les fortes relations bilatérales entre les deux pays, en concomitance avec le 700ème anniversaire de la mort de Marco Polo.
Al via la missione del ministro @adolfo_urso in Cina. Questa mattina, nella sede dell'Ambasciata italiana, l'incontro con il Presidente di CCIG (China City Industrial Group), Gu Yifeng, e il presidente di @CheryAutoCo, Yin Tongyue.@ItalyinChina pic.twitter.com/h7T7GM8JE7
— MIMIT (@mimit_gov) July 4, 2024
En début de mission, le ministre a mis l'accent sur "l'importance des technologies vertes et de la mobilité électrique", secteurs dans lesquels "la Chine est devenue un leader mondial". Les réunions d'aujourd'hui, avec la direction du constructeur automobile Chery et du China City Industrial Group (Ccig), ont été donc stratégiques. "Nous avons discuté de 'quelques projets' que l'entreprise vise à mettre en œuvre en Europe et qui, nous l'espérons, pourront pareillement être mis en œuvre dans notre pays", a expliqué le ministre. "Notre choix de s'ouvrir aux investissements chinois, notamment dans les secteurs des technologies vertes et de la mobilité électrique, est stratégique", il a ajouté en rappelant les nombreuses missions techniques déjà effectuées par le Gouvernement en Chine.
En anticipant les rencontres de demain, avec le ministre de l'Industrie, Jin Zhuanglong, et avec le secrétaire du Parti communiste de la municipalité de Pékin, Yin Au, le ministre a souligné qu'ils seront cruciaux en vue de la potentielle création de "plateformes de production dans notre pays, avec la participation d'entreprises et de composants italiens." "Mes rencontres - a indiqué Urso - portent principalement sur les secteurs de la mobilité électrique, des technologies vertes, des produits pharmaceutiques et du haut de gamme : des secteurs dans lesquels nous pouvons développer davantage nos exportations en Chine et attirer des investissements en Italie grâce à des partenariats gagnants pour les deux parties".
La Chine doit également être reconnue comme un "concurrent" dans d’autres domaines. En Afrique, par exemple - a souligné Urso - l'Italie "dialogue avec tous" et elle est disponible pour "toute coopération avec des pays tiers". Bien évidemment, "les Chinois sont très présents en Afrique où il mènent leur politique, comme le font aussi d'autres pays" et l'Italie, a remarqué le ministre, "est un pays ouvert à toute forme de dialogue et de collaboration dans tous les domaines: nous avons une vision positive des relations, mais dans certains cas nous sommes concurrents et nous devons en tenir compte, tandis que dans d'autres nous pouvons coopérer, comme nous l'avons déjà prouvé à plusieurs occasions".
"Aujourd'hui, l'Italie est là" - a dit le ministre - "C'est une Italie qui est également appréciée pour les produits qu'elle a été capable de fabriquer et je crois que cela nous permettra de nous développer davantage en Chine et aussi de faire des avancées ensemble, en Europe, grâce aux partenariats industriels technologiques que nous voulons construire avec eux", a-t-il ajouté. Enfin, sur la question des subventions dont les entreprises chinoises ont bénéficié, comme l'a vérifié la Commission européenne, "l'Italie est évidemment favorable à un marché libre mais équitable et nous espérons donc qu'on pourra trouver une solution négociée qui rétablisse des conditions de marché équitables". Les droits aux produits - a conclu Urso - "sont parfois nécessaires pour rétablir des conditions de marché équitables lorsqu'elles ont été évidemment violées".