AGI - La prochaine Commission européenne inclura un portefeuille méditerranéen qui refléte - comme l'avait souligné la présidente de la Commission de l'UE, Ursula von der Leyen - l'importance géopolitique de la dimension méridionale de l'Europe. Stefano Sannino, ancien diplomate italien qui a servi l'UE au plus haut niveau pendant de nombreuses années, dirigera la nouvelle direction générale de la Commission européenne pour la Méditerranée. Une direction que, à l'instar du site Politico.eu devrait être opérationnelle au début du mois de février.
M. Sannino occupait jusqu'à présent le poste de secrétaire général du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), l'organe diplomatique de l'Union. Le diplomate italien devrait quitter ses fonctions actuelles à partir du 1er janvier, pour devenir conseiller "hors classe" et travailler à la création de la nouvelle structure, qui a vu le jour en même temps que la création du portefeuille de commissaire pour la Méditerranée, attribué à la Croate Dubravka Suica.
La nomination de M. Sonnino représente le premier pas concret vers la création de la nouvelle direction annoncée par Mme von der Leyen en juillet dernier, lorsqu'elle a été confirmée par les députés européens à la tête de Bruxelles pour un second mandat.
"La région méditerranéenne devrait retenir toute notre attention, c’est pourquoi je proposerai un commissaire pour la région qui se concentrera sur les investissements et les partenariats, la stabilité économique, la création d’emplois, l’énergie, la sécurité, les migrations et d’autres domaines d’intérêt mutuel, dans le respect de nos valeurs et de nos principes", avait-elle assurée devant les parlementaires européens, au moment de les convaincre de la reconduire pour un second mandat à la tête de l’exécutif. Des propos qu'à l'époque ont été enterprétés comme l'intention de vouloir renouveller le partenariat de l'UE avec les Pays du bacin et leur consacrer plus d'attention.
Dans une récente intreview accordé par M. Sannino à France 24 le diplomat a souligné comme "le conflit au Proche-Orient est un défi pour l’Union européenne qui tente de peser dans l’établissement d’un processus de paix". Tout en souvenant l'appelle du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à la suspension du dialogue politique entre l'UE et Israël (proposition à laquelle s’opposent plusieurs pays tels que la République Tchèque), "ce n’est pas facile de trouver un terrain d’entente entre les Vingt-Sept", a admis M. Sannino. La mise en place urgente d’un cessez-le-feu a été, jusqu'à présent, le seul point d'accord parmi les 27.
Au sujet des relations avec l’Afrique, face à l'influence croissante de la Russie et de la Chine sur le Continent, M. Sannino avait réconnu que l'Afrique est "une grande opportunité et pas seulement un défi, un problème".
"La question - a ajouté aux microphones de France 24 - est comment faire en sorte que l'Afrique puisse avoir un poids beaucoup plus grand dans sa capacité de décision, dans la résolution de ses propres crises et à travailler avec l'UE de manière plus utile pour les deux parties. Il faut être sur un pied d'égalité avec l'Afrique, voir quels sont leurs intérêts et quels sont nos intérêts", conclut-il.