AGI - La Première ministre Giorgia Meloni confirmera lors de la prochaine réunion du Conseil européen, jeudi 19 décembre, que la question des migrants reste centrale pour l'Italie. Dans le discours qu'elle a prononcé aujourd'hui devant le Parlement, la Première ministre a observé que la lutte contre la traite des êtres humains reste pour l'Italie "une priorité fondamentale" et que "le travail accompli jusqu'à présent pour renforcer la coopération avec certains pays d'origine et de transit a contribué à réduire de 60 % les flux de la route de la Méditerranée centrale".
Meloni a également mentionné le Plan Mattei pour l'Afrique, qu’elle a défini "une initiative d'intérêt tant national, tant européen". Les relations avec l'Afrique "sont un élément central de la politique étrangère de l'Italie" et "je renouvelle ma satisfaction à l'égard des initiatives" lancées par la présidence italienne du G7. "Construire, non seulement avec l'Afrique mais avec tout le Sud, un nouveau modèle de coopération et de développement paritaire : je crois que c'est l'un des principaux héritages de la présidence italienne du G7", a déclaré la première ministre, précisant qu' "un nouveau partenariat entre l'UE et les nations africaines est fondamental pour faire face aux défis communs, y compris la gouvernance des flux migratoires".
Meloni a souligné que l'Italie a joué un rôle décisif dans le débat sur la recherche de solutions alternatives et dans l'accélération des rapatriements des migrants. La première ministre a toutefois voulu mettre en évidence une autre question cruciale liée au thème des migrations et qui, en outre, concerne directement l'un des principaux projets du gouvernement : le protocole Italie-Albanie.
"Il est urgent de revoir le concept de pays tiers sûr", a-t-elle répété en soulignant comme il faudrait "définitivement" clarifier la question qui "a fait l'objet de récentes mesures judiciaires à caractère idéologique". Meloni a affirmé en fait que ce genre des positions "risquent de compromettre les politiques de rapatriements de tous les États membres" si elles étaient adoptées par la Cour de justice de l'UE.
La leader italienne a contesté les décisions judiciaires qui ont jusqu'à présent bloqué le plein fonctionnement des centres d'accueil pour demandeurs d'asile de Shengjin et de Gjader en Albanie. Entre temps la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a apporté son soutien à la première ministre italienne et a envoyé ce matin une lettre aux dirigeants des 27 États membres, dans laquelle elle aborde précisément la question des flux migratoires.
Elle a déclaré qu’il faut avancer avec la "la révision du concept de pays sûr, en abordant des consultations avec les Etats membres, le Parlement européen, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations". "Nous avons approfondi l'analyse de solutions innovatrices pour lutter contre la migration illégale, en suivant les priorités signalées par les Etats membres", a ajouté le président de la Commission. "Nous avons déjà demandé à l'Agence européenne pour l'asile d'accélérer l'analyse de pays tiers spécifiques qui pourraient potentiellement être désignés comme pays d'origine sûrs et pays tiers sûrs, afin d'établir des listes de l'UE", a donc conclu la présidente de l'Executif de l'UE.
L'Italie, comme le confirme Meloni, observe attentivement ces développements, avec l'intention de poursuivre ses propres propositions sur la gestion du phénomène migratoire.