AGI - La Libyan Foreign Bank (LFB) peut jouer un rôle central en tant que pont financier entre l'Italie et l'Afrique dans le cadre du Plan Mattei, en aidant à atténuer les risques et à promouvoir les investissements italiens sur le continent. C'est ce qu'a déclaré Mohammed Ali Addarrat, président de la LFB, dans une interview pendant sa participation à la 10ème édition des Med Dialogues, organisés par le ministère des Affaires étrangères et le think tank ISPI. “L'Afrique est la deuxième région du monde en termes de croissance économique et de développement, avec une prévision de croissance du PIB de plus de 3,7 % en 2023 et de 4 % en 2025, selon le FMI”, a expliqué M. Addarrat. L'Italie, grâce à sa proximité géographique, est particulièrement bien placée pour investir sur le continent, “mais il est essentiel d'équilibrer les risques par des stratégies appropriées”, a-t-il ajouté.
La LFB, filiale à 100 % de la Banque centrale de Libye, opère dans sept pays d'Afrique subsaharienne, ainsi qu'en Algérie, en Tunisie, en Égypte et en Libye. Selon son président, cela confère à l'établissement une expérience unique dans le soutien aux entreprises qui souhaitent investir dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l'éducation, la santé et les ressources naturelles.
“Nous sommes en mesure de fournir un soutien financier, des services bancaires et un cadre de diligence raisonnable pour aider les entreprises italiennes à naviguer sur des marchés complexes”, a souligné M. Addarrat. L'investissement dans les infrastructures de base en Libye, telles que les routes, les aéroports et les ports, qui peuvent servir de plaque tournante logistique pour l'Afrique, est un aspect crucial de la réussite du plan Mattei. “L'Italie pourrait bénéficier de cette synergie, non seulement pour accéder aux marchés africains, mais aussi pour renforcer la chaîne d'approvisionnement mondiale qui commence avec les matières premières africaines”, a déclaré M. Addarrat.
Selon M. Addarrat, le plan Mattei n'est pas seulement une opportunité économique, mais une stratégie visant à renforcer la coopération entre l'Italie, la Libye et l'Afrique, en vue d'une croissance partagée. Le président de la Lfb a également souligné l'importance des normes internationales en matière de respect de la réglementation, de conformité et de contrôles internes. “Notre banque peut garantir le soutien nécessaire aux entreprises italiennes en fournissant un pont financier sûr et fiable. Il est essentiel d'instaurer la confiance entre les investisseurs et les marchés africains”, a-t-il ajouté.
Hier M. Addarrat a rencontré la direction de Simest, la société du groupe Cassa Depositi e Prestiti (CDP) qui favorise la croissance internationale des entreprises italiennes, afin de donner suite à l'accord signé en octobre dernier après le Forum d'affaires italo-libyen. “Nous nous sommes concentrés sur le soutien financier et les garanties pour les entreprises italiennes qui souhaitent investir en Libye et sur les marchés africains”, a expliqué M. Addarrat. Du côté italien était présent Pasquale Salzano, président de Simest : “J'ai rencontré aujourd'hui le président de la Lybian Foreign Bank, Mohammed Addarrat, pour poursuivre le dialogue entamé en octobre dernier, à l'occasion de la visite de la Première ministre Giorgia Meloni en Libye. Un accord qui vise à renforcer les relations économiques entre l'Italie et la Libye, en soutenant les investissements mutuels et la compétitivité des entreprises, conformément aux objectifs du Plan Mattei pour l'Afrique”, a déclaré M. Salzano.