AGI - La crise au Moyen-Orient, les garanties de sécurité pour les casques bleus de la FINUL, la stabilisation de la frontière israélo-libanaise et la gestion de la crise des réfugiés: telles sont le grandes questions à l'ordre du jour, aujourd'hui, pendant la double visite de la première ministre italienne Giorgia Meloni à Aqaba (Jordanie) et à Beirut (Liban). Selon des sources italiennes, notamment en Jordanie le gouvernement a entendu réitérer son soutien à une nation fondamentale pour la stabilité de la région.
En effet, les dirigeants jordaniens sont perçus comme des interlocuteurs précieux qui jouent un rôle crucial en réduisant les tensions et en évitant une nouvelle détérioration de la situation. Mme Meloni a été recue au palais par le roi Abdallah II pour un colloque sur la situation humanitaire à Gaza, où la Jordanie joue un rôle décisif dans le transfert de l'aide à la population civile.
Les deux leaders ont discuté de la proposition jordanienne de "Gaza Humanitarian Gateway" pour faire face à la crise croissante dans la bande de Gaza.
La première ministre sera dans les prochaines heures à Beyrouth pour rencontrer son homologue libanais, Najib Miqati, et le président du Parlement, Nabih Berri. Ce dernier est le chef du mouvement Amal, allié du parti chiite Hezbollah, qui est en guerre contre Israël.
La cheffe du gouvernement italien sera la première dirigeante à se rendre au Liban depuis le début des opérations terrestres des forces israéliennes. Des sources italiennes ajoutent que Mme Meloni confirmera la volonté de l'Italie de contribuer à la stabilisation de la frontière israélo-libanaise et demandera à toutes les forces libanaises de s'engager à garantir la sécurité du personnel de la FINUL. Le contingent italien de la mission de l’ONU qui opère dans le cadre de l'opération « Leonte », compte 1.256 militaires, 374 véhicules terrestres et six véhicules aériens, et sa base principale se trouve à Shama, dans le sud du Liban.
La première ministre discutera avec ses interlocuteurs libanais des éléments nécessaires à la pleine application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU de 2006, qui a établi un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le retrait des troupes israéliennes, le renforcement de la FINUL, le désarmement des milices et le respect de la souveraineté libanaise.
En particulier, Mme Meloni va confirmer l'engagement à soutenir les forces armées libanaises (Laf) dans l'exercice de leurs responsabilités sur l'ensemble du territoire libanais, une question sur laquelle l'Italie joue depuis longtemps un rôle de premier plan, à la fois avec une mission bilatérale spécifique (Mibil) et en présidant le Comité technique militaire pour le Liban qui coordonne le soutien international à l'armée libanaise.
Les sources italiennes ajoutent que les réunions seront également l'occasion d'approfondir les discussions avec les interlocuteurs régionaux sur la crise des réfugiés syriens, aggravée par le déplacement d’un million de personnes au Liban (20 pour cent de la population totale) et au moins 300.000 personnes cherchant refuge en Syrie. Mme Meloni a déjà abordé ce thème lors d’une réunion à Chypre, à laquelle ont participé le roi de Jordanie, Abdullah II, le président de Chypre, Nikos Christodoulides, et la présidente de la Commission européenne, Urusula von der Leyen. La position italienne, mais aussi celle d'autres États de l'UE, est que la stratégie de l'UE pour la Syrie doit être révisée et qu'il faut travailler avec tous les acteurs pour créer les conditions permettant aux réfugiés syriens de rentrer chez eux volontairement, en toute sécurité et de manière durable.
Dans la capitale libanaise, Meloni a une nouvelle fois déploré les multiples attaques menées par les troupes israéliennes contre la mission: "Je considère qu'il est inacceptable d'attaquer l'Unifil et je demande, une fois de plus, que toutes les parties fassent tout leur possible pour garantir la sécurité des soldats à tout moment". C'est le coeur d'une déclaration conjointe, qu'elle a délivrée à la presse avec le Premier ministre libanais Najib Mikat. "Je suis donc convaincue, a poursuivi Mme Meloni, que l'Unifil doit être renforcée. Ce n'est qu'en renforçant la mission que nous pourrons tourner la page. Je pense qu'il faut revenir à la mission originelle de l'Unifil. Je suis également ici au Liban pour remercier tous les soldats déployés avec l'Unifil et dans le cadre de la mission bilatérale italienne au Liban. Ces soldats ont contribué pendant des années à la stabilité de la frontière entre le Liban et Israël et seront nécessaires dans tout scénario post-conflit", elle a conclu.