AGI - Des millions de réfugiés dans le monde pourraient être aidés si seulement leurs qualifications professionnelles pouvaient être reconnues rapidement et de manière pragmatique. C'est le point de départ d'un intéressant projet de coopération et d'accueil mis en place par une "joint venture" plutot unique dans son genre et formée par l'agence de formation E.G. Ghirardi avec Mattioli S.p.A, la marque italienne des bijoux de luxe fabriqués à la main, le bureau italien de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et la Ong internationale Talent Beyond Boundaries (TBB).
La Fondation E.T.S. de Ghirardi e Mattioli S.p.A, en particulier, viennent de terminer leur "mission" dans un camp de Jordanie où ont selectionnés 14 réfugiés de nationalité syrienne et irakienne ayant une expérience dans le secteur de l'orfèvrerie. Ils bénéficieront d'une formation technique et linguistique en vue d'un placement professionnel. L'objectif de cette initiative - explique HCR Italie dans un communiqué - est d'offrir des opportunités de développement professionnel et d'intégration à ceux qui ont été forcés de fuir leur pays tout en créeant des "couloirs" soit des voies d'accés preferentiel au marché du travail.
Les 14 personnes sélectionnées, ageés de 20 à 50 ans, ont déjà une qualque expérience professionnelle acquise à la fois dans leur pays d'origine et en Jordanie.
À ce jour - rappelle HCR Italie - au moins 120 000 personnes dans le monde ont été contraintes de quitter leur foyer en raison de conflits, de persécutions et de violations des droits de l'homme. E très souvent, dans le pays d'accueil, les réfugiés ne trouvent pas les possibilités de reconstruire leur vie dignement à cause des complexités bruocratiques, tant pour l'octroi de documents et d'autorisations que pour la reconnaissance des diplômes et des formations obtenues.
En Jordanie 710.000 personnes sont enregistrées comme réfugiés par le HCR, un chiffre qui place le royaume parmi les six premiers pays d'accueil au monde. Grâce aux "couloirs de travail" les réfugiées, qui possèdent déjà certaines compétences professionnelles, ont la possibilité d'entrer en Italie avec un visa de travail et d'y rester pour travailler. Il s'agit d'un parcour sûr et régulier pour faciliter l'intégration des nouveaux arrivants qui confirme aussi comme le secteur privé peut jouer un rôle clé en offrant des possibilités concrètes et efficaces de solidarité.
L'Italie est l'un des premiers pays au monde à mettre en place un accès régulier pour l’entrée sur le marché du travail pour les réfugiés dans le cadre de la mobilité de la main-d'œuvre. La sélection et la formation des réfugiés font partie de la voie dite "extra quota" récemment introduite dans la législation italienne, c'est-à-dire la possibilité pour les entreprises italiennes de sélectionner et d'embaucher des réfugiés suivant un cours de formation à l'étranger. Les 14 personnes qui ont été sélectionnées en Jordanie suivront des cours de langue organisés par Diaconia Valdese ainsi qu'une formation technique proposée par Agenzia formativa E.G. Ghirardi, l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses écoles de formation dans le secteur aurifère en Italie, avant d'être embauchées par Mattioli S.p.A. Outre la sélection en Jordanie, la sélection des réfugiés en Ouganda et en Égypte sera également achevée d'ici la fin de l'année 2024 pour un emploi ultérieur dans les secteurs naval et informatique.
Cette initiative reconnaît la valeur du travail et de la formation en tant qu'outils essentiels pour la dignité et la confiance de ceux qui ont dû fuir de leurs pays. Grâce aux couloirs de travail pour les réfugiés, on va encourager l'adéquation entre le potentiel de compétences et de professionnalisme que les réfugiés apportent avec eux et les besoins en main-d'œuvre des entreprises italiennes, générant ainsi un bénéfice mutuel. Ce projet s'inscrit dans les lignes programmatiques du Pacte mondial sur les réfugiés, soulignant non seulement le rôle crucial du secteur privé et des entreprises individuelles dans l'intégration des réfugiés dans notre société, mais aussi la grande valeur de la synergie entre les autorités italiennes, la société civile, les organisations internationales et le secteur privé dans l'offre de solutions concrètes de solidarité et de protection.