AGI - Après des mois de négociations et de tensions politiques, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé à Strasbourg, la composition de sa nouvelle équipe de commissaires et leurs portefeuilles. Celle-ci comprend onze femmes pour seize hommes, soit une proportion de 40 %, alors que la responsable de l'Executif européen souhaitait la parité dans son équipe de 27 commissaires. Les propositions initiales des Etats membres ne donnaient qu'une portion de 22 % de femmes au sein du prochain Executif et cela "c’était complètement inacceptable" a souligné Mme von der Leyen, tout en reconnaissant que, malgré les avancées obtenues, il y a "encore beaucoup de travail à accomplir" pour la représentation des femmes en Europe.
l'Italie a obtenu la position "importante" qu'elle espérait au sein de la Commission européenne : le ministre des affaires européennes Raffaele Fitto a été nommé vice-président exécutif chargé de la cohésion et des réformes au sein de l'exécutif européen dirigé par Ursula von der Leyen. Présenté ce matin à Strasbourg, Fitto aura le contrôle des portefeuilles relatifs à la politique de cohésion, au développement régional et aux villes. Comme l'explique von der Leyen, la Commission s'appuiera “sur sa vaste expérience pour contribuer à moderniser et renforcer les politiques d'investissement en faveur de la cohésion et de la croissance”. En plus de ces responsabilités, Fitto aura également pour tâche de "veiller à ce que l'UE continue à soutenir des réformes et des investissements durables qui contribuent à la croissance européenne", partageant la responsabilité de la supervision du Pnrr (le Plan de relance et de résilience de l'Italie) avec le commissaire à l'Economie.
La lettre de nomination que von der Leyen a envoyée à Fitto précise que le vice-président devra aider l'UE "à mettre en œuvre les réformes et les investissements convenus dans les plans de relance et de résilience des États membres d'ici la date limite de dépenses de 2026". Un défi défini comme “important” et qui nécessitera un engagement constant de tous les pays membres, selon von der Leyen.
"J'aimerais que vous dirigiez ce travail avec le commissaire chargé de l'économie et de la productivité (Valdis Dombrovskis) et que vous vous concentriez sur le succès et la mise en œuvre complète de la nouvelle génération européenne", écrit von der Leyen dans la lettre, remarquant que “cela fera partie de votre travail visant à rendre les économies et les sociétés européennes plus durables, plus résilientes et mieux préparées aux défis futurs”.
En revanche, en matière de cohésion, la tâche de Fitto "signifie rapprocher l'Europe de ses citoyens et les Européens les uns des autres". Le renforcement de la cohésion économique, sociale et territoriale de l'UE, conclut von der Leyen, “favorise la création d'emplois de qualité, augmente la productivité, l'innovation et la compétitivité et est essentiel pour atteindre les objectifs du pacte vert européen, lutter contre les inégalités et améliorer la qualité de vie des Européens". Cependant, le budget de l’UE, que von der Leyen a confié au Polonais Piotr Serafin, ne dépendra pas de Fitto.
La présidente de la Commission a tenu à souligner combien le portefeuille destiné à Fitto reflète "l'importance de l'Italie". "Tout d'abord, l'Italie est un pays très important et l'un de nos membres fondateurs, et cela doit également se refléter dans le choix du commissaire. J'ai également examiné la composition du Parlement européen, qui compte 14 vice-présidents. Deux d'entre eux viennent d'ECR", le groupe des conservateurs et réformistes européens, qui comprend Fratelli d'Italia et Fitto même. "Je pense donc qu'examiner la composition du Parlement européen et en déduire la composition de la Commission est une façon intelligente de procéder", a expliqué von der Leyen lors d'une conférence de presse, soulignant le maintien optimal de l'équilibre entre les États membres et les groupes politiques.
En Italie, le gouvernement a salué positivement le choix de Fitto. Pour la Première ministre, Giorgia Meloni, il s’agit d’une “reconnaissance importante qui confirme le rôle central retrouvé par notre nation au sein de l'UE".
La prochaine Commission Européenne est censée "naviguer" dans les eaux troubleéS de la politique internationale et de l'economie, avec des risques pour l'avenir. Il s'agit d'une période cruciale sur le plan géopolitique, avec la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle américaine et la concurrence économique de la Chine. Mme von der Leyen a insisté sur l’objectif d'une économie compétitive, circulaire et décarbonée, dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi sur les difficultés économiques de l’Union. La prospérité, la sécurité et la démocratie - a répété von der Leyen - seront les trois pillier de l'action de son gouvernment pour les cinques ans à venir.