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AGI - Le président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune, va faire un deuxième mandat à la tête de l'Algérie après avoir remporté les élections avec une majorité écrasante de 94,65%. Les élections présidentielles du 7 septembre ont néanmoins provoqué de nombreuses critiques dans le pays dès que le président de l'autorité électorale nationale (Anie), Mohamed Charfi, a annoncé, hier soir, ler résultats. Il a en fait declaré la victoire de Tebboune avec "94,65% des voix" et "5,32 millions de suffrages" sur "5,63 millions de voix" pour les trois candidats, sans donner le nombre de bulletins nuls, ni fournir de nouveaux chiffres sur la participation qui a été estimée la veille à "un taux moyen de 48%".
Les deux autres candidats au poste préstigeux - Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (Mps) et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (Ffs) - ont donc remis en cause la transparence et l'intégrité du scrutin car les données fournies par l'Anie ont évidemment jeté des ombres sur le réels taux de participation et sur la légitimité de l'ensemble du processus électoral. De surcroit, les directeurs memes de la campagne électorale de Tebboune ont exprimé leurs dorreste sur une "divergence flagrante dans les données annoncées" critiquant l'Anie pour son manque de transparence.
Le président de l'Anie, Mohamed Charfi, a également indiqué que "la participation moyenne dans les provinces" était de 48,03 % à la fermeture des bureaux de vote, mais il a omis de donner des détails sur les votes annulés, les votes non exprimés et surtout la participation réelle (apparement d'environ 23 %) bien inférieure aux 39 % de 2019. Les trois candidats ont exprimé leur mécontentement face à l'absence de données définitives provenant des bureaux de vote locaux et régionaux, appelant à une résolution rapide des "incohérences" observées afin de garantir l'intégrité du processus électoral.
L'Anie a répondu aux critiques en déclarant que le processus de réception des rapports originaux des différentes provinces était toujours en cours et que les résultats définitifs seraient transmis à la Cour constitutionnelle dès qu'ils seraient disponibles. Les assurances de l'Anie n'ont cependant pas suffi à calmer les critiques croissantes, notamment de l'entourage de l'islamiste Cherif, qui a dénoncé des "pratiques administratives inacceptables", telles que des pressions sur les fonctionnaires et le refus de remettre les rapports aux représentants des candidats. Malgré ce climat d'incertitude, Tebboune a reçu les premières félicitations de plusieurs dirigeants mondiaux.
Les partenaires internationaux d'Alger, pour le moment, ne rentrent pas dans la bagarre post-électorale : la majoritè des leaders a tenu un registre formel de communication en exprimant les félicitations au vainqueur. C'est le cas du
président français Emmanuel Macron qui a envoyé un message en soulignant l'importance de la "relation exceptionnelle" entre la France et l'Algérie et réitérant sa volonté de poursuivre le "travail ambitieux initié avec la déclaration d'Alger".
Cependant, les relations entre Paris et Alger restent tendues en raison du soutien de Macron au Maroc dans le conflit du Sahara occidental, ce qui a conduit l'Algérie à rappeler son ambassadeur de Paris à la fin du mois de juillet.
D'autres figures politiques internationales ont également exprimé leur soutien à M. Tebboune. Le président turc Recep Tayyip Erdogan lui a téléphoné pour lui souhaiter le "succès" et plus de progrès pour le peuple algérien, tandis que l'émir du Qatar et les présidents de la Palestine, de la Tunisie et de la Syrie lui ont envoyé des messages de félicitations.
Le président tunisien Kais Saied a salué les "excellentes relations fraternelles" entre les deux pays, exprimant son désir de les renforcer davantage. Les États-Unis aussi ont salué les résultats de l'élection dans un communiqué du département d'État, déclarant leur intention de "continuer à travailler pour approfondir la coopération" avec l'Algérie et promouvoir la paix et la prospérité dans le monde. Abdulhamid Dabaiba, premier ministre du gouvernement d'union nationale à Tripoli, a confirmé son engagement à renforcer les liens bilatéraux. Les Etats-Unis, ont été parmi les premiers, hier soir, à se félicite avec l'Algérie pour la conclusion de son élection présidentielle. "Nous sommes impatients de continuer à œuvrer pour approfondir davantage la coopération entre nos deux Pays pour faire progresser un monde plus pacifique et plus prospère dans les années à venir", a souligné un communiqué diffusé par le Departement d'Etat.
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