AGI - Tout est prêt pour les élections présidentielles anticipées prévues demain en Algérie, le plus grand pays du continent africain et le premier fournisseur de gaz de l'Europe. Trois candidats sont en lice pour le titre : le président sortant Abdelmadjid Tebboune, Hassani Cherif Abdelali, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), et Youssef Aouchiche, secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS, gauche moderée).
Tebboune est le grand favori pour remporter cette élection, potentiellement dès le premier tour, en bénéficiant du soutien des principaux partis algériens, notamment le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Front de Moustakbal, le Mouvement El Binaa, ainsi que d'autres partis. Ensemble, les quatre partis détiennent la majorité à l'Assemblée nationale du peuple (la chambre basse du parlement bicaméral) avec 243 sièges sur 407, et depuis janvier 2020, ils forment une coalition de gouvernement qui soutient les politiques du président.
Youssef Aouchiche, politicien algérien de 41 ans, est le candidat du FFS, le plus ancien parti d'opposition du pays, qui représente le courant démocratique et progressiste. C'est la deuxième fois que ce parti participe à une élection présidentielle, la première remontant à 1999, avec son leader historique Hocine Aït Ahmed.
Hassani Cherif, candidat du MSP, considéré comme le plus grand parti islamiste en Algérie, est également en lice. La candidature de Hassani intervient dans un contexte de division au sein des partis islamistes, certains, comme le Mouvement de la renaissance, soutenant Hassani, tandis que le Mouvement El Binaa, deuxième plus grand parti islamiste, a annoncé son soutien à Tebboune.
Leurs campagnes électorales, qui ont débuté le 15 août et se sont achevées mardi, ont laissé place à une période de silence électoral de trois jours à compter de mercredi, conformément à la loi électorale algérienne.
Aucun débat présidentiel n'a eu lieu durant cette période: les candidats doivent se contenter de présenter leurs programmes lors de rassemblements.
La campagne - soulignent les observateurs - s'est déroulée dans une ambiance relativement calme, contrastant avec les élections de 2019, marquées par des tensions et des manifestations. À l'époque, 62 % des électeurs avaient boycotté le scrutin, influencés par des campagnes de rejet et des pressions dans plusieurs villes.
Cette année, la participation électorale sera un enjeu crucial. Les trois candidats ont appelé à une forte participation. Le taux de participation du 7 septembre sera scruté et comparé à celui de 2019 (38 %), afin de déterminer si les réformes politiques et économiques du gouvernement ont réussi à convaincre les électeurs traditionnellement abstentionnistes ou opposés.
Tebboune promet de poursuivre les réformes économiques, notamment en stimulant les investissement, en créant des emplois et en renforçant la production nationale pour réduire les importations. Il s'engage à augmenter le produit intérieur brut (PIB) à 400 milliards de dollars et à réduire l’inflation à 4%. Aouchiche, quant à lui, propose d'augmenter le salaire minimum, d'instaurer un revenu de base pour les personnes vulnérables et d'introduire un régime semi-présidentiel avec un parlement renforcé. Hassani Cherif, enfin, vise une croissance économique supérieure à 7 %, une réforme de la constitution et un renforcement des libertés et des pouvoirs indépendants.
La réponse des électeurs aux urnes demain déterminera la voie à suivre pour l'avenir de l'Algérie.