Milan s'ouvre à la culture arabe
AGI - Un nouvel institut pour promouvoir le dialogue interculturel en construisant des ponts entre le monde arabe et le monde occidental : c’est dans cet esprit que l’Université catholique du Sacré-Coeur, à Milan, a voulu investir dans la coopération avec la Sharjah Book Authority, une importante organisation des Emirats promouvant les initiatives culturelles liées à l'édition.
Fruit d’un accord signé en juillet dernier, l'Institut de la Culture Arabe a vu le jour aujourd’hui, en présence de la Rectrice de l'Université, Elena Beccalli, du Cheikh Sultan Bin Muhammad Al-Qasimi, émir de Sharjahet et de la Princesse Bodour Al Qasimi.
Hébergé dans les locaux du 14, rue Lanzone, l’institut sera dirigé par le professeur Wael Farouq. Il s’agit d’un projet “unique en son genre” car il réunit dans une seule réalité “trois aspects fondamentaux : culturel, éducatif, scientifique", a-t-il dit, rappelant que le projet va au cœur de la troisième mission de l’Université : celle qui demande de “promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux, non seulement en Italie mais aussi au niveau international".
L’inauguration de l’institut est également le point d’arrivée d’un “long chemin” entrepris au fil des années par l'Université milanaise. Beccalli y voit un “pôle culturel et éducatif qui répond pleinement à ma ferme conviction que notre Université doit être une communauté ouverte sur le monde", a-t-elle déclaré en présentant l’institut comme “une opportunité tangible de dialogue entre les mondes et les cultures”, et comme un lieu où apprendre concrètement l’internationalisation.
Selon la Princesse Bodour Al Qasimi le centre “ouvre un nouveau chapitre pour dépasser les frontières et traverser les continents avec l'étendard du livre et l'amour commun pour la littérature”, et constitue “une représentation pratique du désir sincère de renforcer le dialogue entre l'Est et l'Ouest". L’institut sera donc "un lieu de diplomatie culturelle, de rencontres entre peuples et civilisations", car de plus en plus "nous avons aujourd'hui besoin de messages de paix pour laisser le monde dans un meilleur état aux générations futures". D'où la nécessité de sauvegarder et de protéger toute culture, comme l'a indiqué l'émir de Sharjah qui, s'adressant au public de l'Aula Magna, a témoigné de sa passion pour la langue arabe, qui fait l'objet de ses études approfondies depuis des années.
La Rectrice voit aussi dans le projet une possibilité de reconnaître la valeur que la culture et la langue arabe ont eu dans le passé comme facteur de connaissance mutuelle, ainsi que, actuellement, comme forme d'inclusion pour les étudiants italiens d'origine arabe, “afin de les reconnecter à leurs racines culturelles et linguistiques".
Plusieurs autorités ont participé à la cérémonie, à commencer par le Cheikh Sultan Bin Muhammad Al-Qasimi, émir de Sharjah, qui a voulu participer en témoignage de sa “grande gratitude et de sa pleine satisfaction” pour la création du centre à Milan ; le PDG de la Sharjah Book Authority, Ahmed Al Ameri, et le Vicaire apostolique de l'Arabie du Sud, Paolo Martinelli étaient également présents.
Actif depuis octobre dernier, comme l'explique le professeur Farouq, l'institut s'occupera de la formation des étudiants à la connaissance de la langue, d'ateliers dédiés à l'écriture, à la gestion culturelle, ainsi qu’au dialogue entre personnalités significatives des deux mondes, arabe et occidental.
Mais ces locaux vont consacrer également un espace à l'édition, en traduisant d'importants livres arabes et en aidant les maisons d'édition italiennes à pénétrer le marché de l'édition arabe.
Concrètement, la tâche de l'Institut sera de systématiser toutes les initiatives que l'Université Catholique met en œuvre depuis plus d'une décennie : à commencer par le Festival de la langue et de la culture arabes et la création, en 2016, du Centre de recherche sur la langue arabe (Cara), dont le but consiste à promouvoir les activités scientifiques dans le secteur de l’arabe moderne, jusqu’à la petite chorale en arabe qui a vu le jour en 2018.
Un signe concret pour créer un espace de dialogue, projet significatif “en cette époque délicate et assoiffée d'espérance et de coexistence pacifique", a conclu la Rectrice. Jusqu'au 5 septembre, une exposition inédite sera ouverte aux visiteurs dans les espaces de l’institut, réunissant d'importantes découvertes archéologiques et de précieux manuscrits mis à disposition par la Sharjah Book Authority.