AGI - L’Italie a livré à la Tunisie trois patrouilleurs pour renforcer les capacités de la Garde nationale à surveiller les frontières maritimes. La consigne a été effectuée mercredi 28 août à la Marina de Gammarth par l'ambassadeur d'Italie à Tunis, Alexandre Prunas, accompagné par un représentant du ministère italien de l'Intérieur.
Du côté tunisien, étaient présents le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur qui est en charge de la Sécurité nationale, Sofiene Bessadok, le directeur général des relations extérieures et de la coopération internationale du ministère, Mohamed Khemaies ainsi que le directeur général de la Garde nationale, Hassine Gharbi. A noter que cette livraison est l'un des volets du mémorandum paraphé en décembre 2023, lequel mentionne la livraison de 6 navires militaires rénovés de la Guardia, un projet financé à hauteur de 4,8 millions d’euros. Ces bateaux devaient partir en juin dernier, mais les ONG locales avaient déposé un recours contre cette opération. Le gouvernement italien a finalement eu gain de cause le 6 juillet 2024 dernier.
Le mémorandum, signé entre les ministères de l’Intérieur des deux pays, prévoit également le soutien des autorités tunisiennes par la Guardia di Finanza italienne, notamment à travers la formation des équipages en mer, l'assistance et la formation du personnel pour une gestion correcte et efficace de la flotte. L'intervention de la Guardia Finanza, telle est l’intention, servira à élever le niveau de protection et de sauvegarde des migrants.
En juin dernier, la Tunisie a officiellement établi sa propre zone maritime de recherche et de sauvetage (SAR). La mesure, qui va renforcer l’axe existant entre la première ministre Giorgia Meloni et le président tunisien Kais Saied, était requise depuis longtemps par Rome afin d’optimiser la lutte contre les flux migratoires illégaux dans la Méditerranée.
Bien qu'en 1998, la Tunisie ait ratifié la Convention internationale de Hambourg de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritimes, elle n'avait pas encore établi des mesures d’application. Suite à l'approbation de la Sar tunisienne par l'Organisation maritime internationale (IMO), une nouvelle unité a été créée : le Centre national de coordination de la recherche et du sauvetage maritimes (TNMRCC), relevant du Service national de surveillance côtière du ministère de la Défense, est actuellement chargée de renforcer l'efficacité des services de recherche et de sauvetage en mer et de coordonner les opérations.
"Ces patrouilleurs contribueront à renforcer les activités de sauvetage en mer ainsi que la lutte contre les trafiquants d'êtres humains, dans le cadre de la coopération que le gouvernement italien a entamée avec la Tunisie sur les questions de migration et de contrôle des frontières", a commenté le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, sur X. Les données publiées par le ministère qu'il dirige à la mi-août confirment le ralentissement des arrivées de migrants en Italie par voie maritime en 2024 par rapport à 2023. Elles confirment également que la Tunisie a remplacé la Libye comme principal pays de départ des migrants, à destination de l'Europe.
Au 14 août, au moins 37.644 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes, dont 58,5 % en partant de Libye et 35,5 % de Tunisie. Selon les données du gouvernement, en général, les débarquements en Italie ont enregistré une baisse de 62,5% par rapport aux 101.419 arrivées enregistrées au cours de la même période en 2023.