Priorité au marché agricole local, la stratégie de l’italienne Bf Spa en Afrique

AGI - Mettre en œuvre des projets à long terme dans le but de laisser la production sur le marché agricole local dans les pays africains, en mettant au centre la valeur de la terre et les communautés. Telle est la stratégie non prédatrice de l’expansion en Afrique de Bf Spa, une entreprise active dans la chaîne d'approvisionnement agro-industrielle italienne, qui est née et s’est développée autour de Bonifiche Ferraresi, la plus grande entreprise agricole italienne en termes de surface agricole utilisée. C'est ce qu'explique au quotidien italien "Domani", Federico Vecchioni, PDG de Bf Spa, qui, à partir de 2023, s'est engagé sur la voie de l'internationalisation avec la création de Bf International et l'objectif d'investir dans 40 pays - dont 30 africains – sur la base d’une vision de collaboration paritaire.

"En Afrique, nous ne faisons pas d'acquisition de terres, mais nous développons des terres. C'est un projet qui, dans le secteur agricole et alimentaire à l'échelle mondiale, n'a pas d'égal, comme l'atteste notre conseiller Bcg dans son analyse concurrentielle. Dans le monde entier, il y a des multinationales qui vendent des produits ou des fonds souverains, qui achètent des terres. Notre approche, en revanche, est à l'opposé de ces deux modèles", a déclaré M. Vecchioni.

Selon M. Vecchioni, "l'agriculture est à nouveau au cœur de l'économie de tous les pays, indépendamment du PIB et de la capacité à générer de la richesse". En effet, a-t-il expliqué, "les urgences de ces dernières années, telles que le Covid ou les conflits” ont montré “que l'agriculture est essentielle, en termes de stratégie. Ce n'est pas seulement de l'alimentation, c'est beaucoup plus, c'est la conservation des ressources naturelles, c'est l'emploi, c'est la technologie, c'est une alimentation saine et donc le bien-être de l'humain".

Selon le plan de Bf Spa, souligne M. Vecchioni, "les communautés locales restent propriétaires, les investissements restent en place". "Nous n'exportons pas de personnes, mais nous renforçons le capital humain déjà présent. Nous construisons des alliances avec les acteurs locaux, en prêtant attention à l'impact social et environnemental sur les lieux où nous opérons. Nous investissons dans les générations futures, comme nous le faisons en Italie avec les jeunes agriculteurs", a expliqué le PDG.

En ce qui concerne l'insécurité alimentaire en Afrique, M. Vecchioni estime "qu'il est important de mettre en œuvre des projets de développement économique dédiés à chaque pays, avec une approche innovatrice qui peut être assimilée dans un délai approprié avec un transfert progressif de technologie". À cet égard, il a souligné que "la création d'une ferme modèle de 5 à 10.000 hectares, comme celles que nous allons concevoir, donnera naissance à des pôles de production qui créeront également des effets vertueux dans le contexte existant”.

"Il y a un intérêt qui découle de la vocation historique de notre recherche. Nous sommes partis de pays comme l'Algérie ou le Ghana, où il existait déjà des relations liées à l'expérimentation et à la recherche ou à des relations économiques non consolidées mais néanmoins présentes", a ajouté l'administrateur délégué de Bf Spa, en rappelant que "dans d'autres pays, comme l'Égypte, ce sont les ambassades italiennes qui ont créé des opportunités lorsque Bf Spa est apparu sur le marché international".