(AGI) - Le ministre des Affaires Etrangères italien Antonio Tajani a déclare que le gouvernement envoyera bientôt un ambassadeur à Damas, ce qui signifie que l'Ambassade italienne en Syrie reprendra à fonctionner à 100% après avoir été évacuée en 2012 "pour de sérieuses raisons de sécurité".
Il s'agit d'un pas important, voir révolutionnaire, à l'instar des observateurs que soulignent comme ce retour à la quasi-normalité sera certainement mené avec d'autres Pays de l'Ue ertainement menée avec d'autres pays de l'UE est partagé par d'autres États membres de l'UE.
La décision de Rome a été précédée par des déclarations du chef de la diplomatie italienne qui, à plusieurs reprises, a rappelé l'importance de ne pas laisser la Syrie livrée à elle-même dans la phase délicate de la construction de la paix.
"Je ne sais pas quand le nouvel ambassadeur pour la Syrie sera installé" - a répondu Tajani aux journalistes en marge d'une conférence à la Chambre des députés - je ne connais pas la date, mais ce sera bientôt”.
Lorsqu'on lui a demandé si la décision de nommer un ambassadeur en Syrie devait être interprétée comme une tentative du gouvernement de rétablir des relations étroites avec le gouvernement syrien, le ministre a expliqué qu'il s'agit plutôt
d'un choix "conforme à ce que nous avons dit et à la lettre que nous avons envoyée à Borrell"( le Haut Répresentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité) qui a été prise par nous, l'Italie et par sept autres États membres de l'UE - Autriche, Grèce, Slovaquie, Slovénie, République Tchèque, Chypre et Croatie - qui ont également signé la lettre de notre initiative, car intéressés à braquer les projecteurs sur ce Pays".
M. Tajani a aussi précisé que l'Ambassade italienne n'a été jamais complètement fermée: "Il y avait un chargé d'affaires à Beyrouth mais, aujourd'hui, nous sommes en train de faire un bond en avant en envoyant un ambassadeur.
Après la lettre officielle envoyée par les huit Pays européens à Borrell, "le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité,- a-t-il ajouté - a chargé ses services d'entamer une étude spéciale pour trouver des solutions possibles" pour la complète reprise des activités diplomatiques sur place".
M. Tajani s'est félicité que les partis italiens d'opposition au gouvernement aient par ailleurs exprimé leur soutien à la décision de réouverture tout en soulignant comme "ce fut une erreur stratégique de mettre la Syrie sur la touche", "Maintenant nous avons besoin d'une nouvelle approche, plus pragmatique et plus efficace, de la part de l'Union européenne: il ne faut pas - a rappelé Tajani - laisser à la Russie et à d'autres (Pays) le monopole de ce scénario si central pour les équilibres régionaux".
M. Tajani a également abordé la question syrienne lors d'une audition au Parlement, hier, en réponse à un certain nombre d'interventions de députés et de sénateurs sur l'initiative politique de l'Italie en Syrie et sur le nœud de ses millions de réfugiés dans le monde. "Nous condamnons Assad, nous ne faisons pas de compromis sur les droits de l'homme, mais nous ne pouvons pas non plus faire comme si la Syrie n'existait pas, nous ne pouvons plus nous contenter d'être des spectateurs, alors braquons les projecteurs sur elle", a poursuivi M. Tajani. La nomination d'un ambassadeur italien en Syrie réprésente donc un premier pas dans cette direction.
Le prochain ambassadeur italien à Damas continuera à résider à Beyrouth et à faire la navette entre les deux villes jusqu'à ce que les conditions de sécurité lui permettent de rester implanté de manière permanente dans la capitale syrienne.
Le bureau avait été évacué en 2012 pour prendre ses distances avec le carnage du régime.