(AGI) - L'Italie est prête à soutenir le Brésil dans la réalisation de l'agenda du G20, à commencer par l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté proposée par sa présidence. C'est ce que le président italien Sergio Mattarella, en visite officielle au Brésil, a assuré à son homologue Luiz Inacio Lula da Silva pendant la conférence de presse conjointe organisée hier à Brasilia, en marge d’une réunion bilatérale. "J'ai remercié Lula pour sa présence au G7 des Pouilles et j'ai assuré l'engagement de l'Italie au G20 de Rio, à commencer par le grand projet lancé par le Brésil d’une Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté", a déclaré Mattarella, le premier président italien à se rendre dans le pays sudamericain après la mission réalisée en 2000 par Carlo Azeglio Ciampi.
Selon Mattarella, la rencontre bilatérale au Palais du Planalto a permis de célébrer les "synergies" entre l'Italie et le Brésil - cette année les deux Pays sont à la tête, respectivement, du G7 et du G20 - sur "des questions qui sont au centre de l'agenda politique mondial" : la sécurité alimentaire, la lutte aux changements climatiques, la transition énergétique ou encore l’élimination des inégalités.
Les deux présidents ont convenu de “l'excellent progrès” des relations bilatérales, qui sont basées sur l'amitié et les échanges commerciaux, mais également sur la coopération dans le domaine culturel. Lula a également évoqué l’influence positive des près de 1.500 entreprises italiennes installées au Brésil, notamment Stellantis et Enel : tous ces groupes, a souligné Mattarella, "contribuent à la croissance économique” du Pays latino-américain.
Six accords de coopération ont été signés dans les secteurs de l'énergie et de l'université, en particulier sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire, la collaboration entre la Société brésilienne de recherche agricole (Embrapa) et l'Université de Turin et celle entre cette dernière et l'Université médicale de Sao Paulo (Fmusp). Les autorités ont également signé un accord entre le ministère de la Science, de la Technologie et de l'Innovation du Brésil et le Centre international de physique théorique (Cipt) et un protocole de coopération sur le tourisme a été adopté. Enfin, le Pdg d'Enel, Flavio Cattaneo, a siglé un accord qui engage le géant énergétique italien et l'Université de Campinas (Unicamp), dans l'État de Sao Paulo : cette entente vise à promouvoir des initiatives sur la transition énergétique et la prévisibilité des événements climatiques extrêmes.
Le conflit en Ukraine et l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza ont également été au centre du dialogue entre les deux présidents. Lula et Mattarella ont réaffirmé leur “plein accord” sur un “besoin de paix évident” dans le monde et ils ont exprimé le souhait commun de parvenir à une solution “des deux États” au Moyen-Orient.
Les deux présidents ont appelé à une conclusion rapide de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Marché commun de l’Amérique du Sud (Mercosur), une entente “de portée historique” mais qui, pour Lula, doit être "équilibrée" et contribuer “au développement des deux régions". Pour le président brésilien, l'avancée des négociations dépend en tout cas de la résolution des “contradictions internes” des européens.
Le président Mattarella a ensuite rencontré le président du Congrès Rodrigo Pacheco, avant de se rendre à l'Ambassade d'Italie.
Sa visite brésilienne se poursuit aujourd'hui avec une visite à Porto Alegre, dans l'État de Rio Grande do Sul. La région, récemment frappée par des inondations, a bénéficié d’un don italien de 25 tonnes d’aides humanitaires. Par la suite, le président italien se rendra à Sao Paulo, à Rio de Janeiro et à Salvador.