(AGI) - La lutte contre l'illégalité et le phénomène du "caporalato" – le travail forcé – dans l'agriculture passe avant tout par des contrôles systématiques. Telle est la stratégie du gouvernement italien, relancée avec force après la mort tragique le mois dernier de Satnam Singh, l’ouvrier indien de 31 ans, victime d'un grave accident dans une entreprise agricole de Latina (Latium), où il était employé illégalement. L’exploitation, pour ne pas dire l’esclavage, de la main-d’œuvre étrangère est un phénomène très répandu dans les campagnes italiennes, un vrai fléau pour le secteur agricole, mais pas seulement.
Le bilan des derniers contrôles, effectués le 3 juillet par le commandement de la protection du travail des Carabinieri et l'Inspectorat national du travail, le montre clairement. Dans le cadre du service de surveillance extraordinaire dans le secteur agricole mis en place sur le territoire, sur les 310 entreprises agricoles contrôlées, 206 se sont avérées illégales (66,45%), tandis que sur 2.051 travailleurs contrôlés 616 se trouvaient dans des conditions d’illégalité (30,03%) et 216 d'entre eux se sont révélés en situation de violation totale des normes en vigueur (10,53 %).
Hier, le Sénat italien a donné son feu vert au décret sur l'agriculture, qui passe maintenant à la Chambre des députés. Le texte prévoit l'accès aux données de l'Inps (Institut national de la sécurité sociale) et à d'autres bases de données du personnel de l'Inail (Institut national d'assurance contre les accidents du travail) au Commandement des Carabinieri pour la protection du travail et à la Guardia di Finanza, ainsi que l'embauche de 403 inspecteurs de l'Inps et de 111 inspecteurs de l'Inail.
La sécurité au travail "est une question que ce gouvernement a particulièrement à cœur et c’est l'une de nos priorités depuis notre investiture", a déclaré la Première ministre Giorgia Meloni. "La stratégie à suivre" contre les accidents et les décès sur le lieu de travail "consiste, selon nous, à prévoir des contrôles beaucoup plus stricts, des sanctions plus sévères pour ceux qui ne respectent pas les règles de sécurité et une culture de la prévention de plus en plus répandue".
"Ces derniers mois - a-t-elle rappelé - nous avons prévu l'embauche de 1.600 inspecteurs du travail, avec l'objectif de doubler le nombre d'inspections d'ici fin 2024".
Outre la vigilance contre l'exploitation des travailleurs agricoles, le gouvernement et le Parlement italiens sont à l'œuvre aussi pour venir à bout de la question des logements illégaux, pour restituer leur dignité aux travailleurs agricoles et lutter contre les infiltrations criminelles.