(AGI) - La conclusion de l'opération d'entrée de la compagnie allemande Lufthansa dans ITA Airways fera de l'aéroport de Rome Fiumicino une plaque tournante de référence pour les liaisons aériennes avec l’Afrique et l’Amérique du Nord. Fiumicino s'apprête donc à devenir le sixième hub du groupe Lufthansa, le plus méridional du réseau de la compagnie allemande, et par conséquent un point de référence important pour le trafic aérien vers les pays du Sud du monde.
Cet accord entre les deux compagnies aériennes, après le feu vert de la Commission européenne, ouvre la voie à un essor du trafic aérien à destination et en provenance de l'Italie. Lors de la conférence de presse successive à la décision de Bruxelles sur la fusion, le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti a revendiqué le "succès", "un motif d’orgueil", en soulignant qu’il s’agissait "d’une affaire permanente depuis quarante ans, au centre du débat de l'opinion publique aussi". Une issue doublement positive car "ITA et Lufthansa n'auront plus besoin d'aide de l’État", et les citoyens n'auront plus à verser "un seul euro de leurs impôts" pour les soutenir.
Le feu vert de la Commission européenne intervient après des mois de discussions, au cours desquels l’Autorité de la concurrence l'UE a demandé à plusieurs reprises au ministère de l'Économie italien et au transporteur allemand de supprimer des vols et des liaisons, notamment à l'aéroport de Milan Linate, afin d'éviter que l'opération ne porte à une situation de monopole pour respecter les règles de la concurrence.
L'opération comporte l’injection par Lufthansa de 325 millions d’euros dans le capital d’ITA, avec une participation à hauteur de 41%, et une option pour acquérir ultérieurement plus de parts. La compagnie allemande en acquerra le contrôle total d'ici à 2033, pour un investissement total de 829 millions d'euros.
Aujourd'hui "c’est un jour important car, après un an de négociations, nous avons réussi à obtenir le feu vert de la Commission européenne", a souligné le président d'ITA Airways, Antonino Turicchi. "Ceci nous donnera davantage de force et de conviction pour mener à bien l'opération à travers l'augmentation de capital et nous renforcera du point de vue financier, en nous permettant de continuer à croître et à poursuivre le plan industriel", a ajouté Turicchi. Il a expliqué que l'entreprise est en pleine croissance et dispose de 400 millions d'euros de liquidités.
En plaisantant sur le fait qu'il aidera Lufthansa à trouver "une maison en ordre, pour que le mariage soit réussi", le président de ITA a également assuré que les remèdes proposés par les deux parties "ne constituent pas un élément qui entrave la croissance et la possibilité que l'entreprise soit productive".
Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, a quant à lui exprimé toute sa satisfaction, en soulignant que de "nombreux" acteurs ont gagné aujourd'hui : "ITA gagne en faisant partie de la famille forte de Lufthansa et les passagers italiens gagnent parce qu'ils auront de meilleures connexions et plus de compétitivité. Même l'économie italienne – a ajouté Spohr – est gagnante, parce que nous connecterons mieux l'Italie au marché". "En même temps, nous ressentons une grande responsabilité envers Lufthansa, non seulement pour ITA mais aussi pour l'économie italienne, qui dépendra désormais dans une large mesure de notre succès commun", a conclu le PDG, garantissant toutefois que "tout le monde chez Lufthansa travaille dur pour faire de ce partenariat une belle réussite".