(AGI) - En Afrique, les médias locaux sont ceux qui suscitent le plus de confiance chez le public par rapport aux informations véhiculées par les médias étrangers. Telle est la conclusion d’une analyse de l’Institut Reuters sur le panorama médiatique en Afrique du Sud, au Maroc, au Nigeria et au Kenya. Un résultat surprenant de prime abord, dans un continent où la liberté de la presse est encore fréquemment piétinée et où de nombreux pays sont à des positions basses dans les classements réalisés par des observateurs internationaux.
D’après le Digital News Report 2024, l’étude du centre de recherche britannique gérant le programme de bourses de journalisme Thomson Reuters, au Kenya les médias les mieux accrédités auprès de l’opinion publique sont Citizen TV, Daily Nation, KTN News et NTV, qui bénéficient chacun de la confiance de 91% des personnes interrogées. Au Maroc, les médias enregistrant les scores de confiance les plus élevés sont Medi1 TV (68%), Medi1 Radio (65%), Al Aoula (64%) et 2M (60%).
En Afrique du Sud les médias les plus fiables dans l’opinion publique locale sont News24, eNCA (81%), tandis que BBC News et SABC News arrivent ex-aequo en troisième place avec 79%.
Au Nigeria, le média officiel britannique BBC – l’exception qui confirme la règle de la préférence pour les médias locaux sur la presse internationale – ainsi que Channels TV sont à la première place du classement, avec 86% de confiance, suivis de The Punch, qui réalise un score de 84%.
Toutefois cet indice d’appréciation très élevé ne se traduit pas en retombées économiques pour ces médias africains car le public du continent jeune n’est globalement pas habitué à l’information payante. En effet, dans aucun de ces pays les personnes interviewées ont déclaré avoir souscrit des abonnements payants et n’ont pas l’intention d’y adhérer à l’avenir, privant ainsi la presse locale d'une importante source de revenus.
Le public apprécie particulièrement une information fiable, fabriquée en Afrique, mais elle doit être gratuite et en libre accès : telle est la demande dominante des lecteurs africains.